Sciences humaines et arts, Le confinement accroît la violence des petites inégalités, François Dubet, Alain Bihr, Roland Pfefferkorn, système des inégalités, critère économique, discrimination professionnelle, scolaire, sociale
Le confinement accroît la violence des “petites inégalités” est une tribune rédigée dans le journal Le Monde par le sociologue François Dubet le 25 mars 2020. Ce dernier est un ancien directeur d'étude à l'EHESS et professeur à l'université de Bordeaux. Ses recherches abordent des thèmes variés notamment les inégalités sociales, les injustices, la marginalité…, recherches qui aboutissent à la publication d'ouvrages comme, par exemple, Inégalités et justice sociale ou encore La préférence pour l'inégalité. Comprendre la crise des solidarités.
[...] Le confinement accroît la violence des "petites inégalités" – François Dubet (2020) « Le confinement accroît la violence des “petites inégalités” » est une tribune rédigée dans le journal Le Monde par le sociologue François Dubet le 25 mars 2020. Ce dernier est un ancien directeur d'étude à l'EHESS et professeur à l'université de Bordeaux. Ses recherches abordent des thèmes variés notamment les inégalités sociales, les injustices, la marginalité , recherches qui aboutissent à la publication d'ouvrages comme, par exemple, Inégalités et justice sociale ou encore La préférence pour l'inégalité. [...]
[...] Plus encore, la démarche sociologique de l'auteur se vérifie au regard des méthodes employées pour défendre sa thèse. En l'occurrence, l'auteur rejoint, en partie, les règles relatives à l'observation des faits sociaux, préconisés par Durkheim, qui permettent de garantir une approche objective des faits en les considérant comme des « choses ». Ainsi, Dubet part d'un fait social, à savoir le comportement des Français confrontés à une crise sans précédent, et s'appuie sur une pluralité d'observations pour élaborer sa thèse, selon une démarche inductive. [...]
[...] L'auteur, en s'appuyant sur la supposition que le confinement va, inévitablement, aboutir à un bouleversement de l'agencement social de la société, expose deux scénarios quant aux potentielles transformations à l'issue de la pandémie. D'un côté, le confinement peut aboutir à une prise de conscience des individus quant à leur vulnérabilité, celle des autres et ainsi faire tendre la société vers une forme plus égalitaire, responsable et solidaire. A contrario, la crise peut accentuer le ressentiment, l'aigreur, le mépris et la jalousie des individus marginalisés pouvant conduire à un morcellement et une fracture plus acerbe de la société. [...]
[...] Pourtant, il n'en demeure pas moins que son propos gagne en crédibilité à l'heure où la fracture de la société française est devenue un véritable leitmotiv. À ce titre, il convient de citer le délégué général de La République en Marche, S. Guerini, qui, dans un entretien publié dans L'Obs, a tenu à mettre en garde les Français contre une fracture grandissante entre la « France des résidences secondaires et celles des HLM, entre la France qui peut être en télétravail et celle de ceux qui sont en première ligne ». [...]
[...] Or c'est justement cette forme de solidarité qui se manifeste en ces temps de confinement, et que l'auteur appelle à faire perdurer au moment de la sortie de crise. En outre, bien que la référence à ce concept ne soit pas explicite, la thèse « des petites inégalités » de l'auteur fait directement écho à la notion de cumul des inégalités, exploitée par Alain Bihr et Roland Pfefferkorn dans Le système des inégalités (2008), thèse selon laquelle les inégalités économiques et sociales - qu'elles soient de logement, scolaire, d'accès aux soins - s'auto-entretiennent dans une dynamique cumulative. [...]
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