Identité / papiers d'identité / psychologie sociale
L'identité est une notion multiple, parfois paradoxale qu'il est difficile d'appréhender sous toutes ses formes. Du latin idem qui signifie le même, l'identité exprime la qualité d'être le même. Cette signification peut s'entendre de deux sens différents, le premier sous la forme d'une question : suis-je semblable, identique à quelqu'un ou quelque chose d'autre ? On cherche alors à s'identifier à l'autre, à trouver des ressemblances. Le second sens de l'identité est celui de l'unicité : mon identité me rend unique. Ces deux sens qui peuvent paraître paradoxales sont pourtant indissociables, il faut trouver l'équilibre entre ces deux sens : qu'est-ce qui me rend unique et en même temps semblable à l'autre ? Cette question est souvent posée par l'homme dans ses rapports avec la société et le groupe social auquel il appartient. En effet, l'homme cherche généralement à être unique et en même temps à ressembler aux membres du groupe auquel il appartient. Nous nous intéresserons ici à l'identité personnelle et à sa construction à travers les différentes influences qui entrent en jeu dans le processus de création identitaire de l'homme : l'éducation, les relations sociales, les effets de groupe, la société, etc.
Le concept d'identité a été étudié par de nombreuses disciplines dont les trois principales sont la sociologie, l'anthropologie et psychologie. La politique s'est elle aussi emparée du sujet et de nombreux débats ont lieu sur la notion d'identité et notamment sur le concept de l'identité nationale. C'est à partir des années 1920 en France que la notion d'identité à pris une autre dimension avec l'apparition de la carte d'identité. Sous le régime de Vichy, la carte d'identité va devenir la preuve de l'appartenance à une nation et sa délivrance est particulièrement surveillée. Enfin, c'est en 1955 que la carte nationale d'identité est instaurée, elle est la première preuve de l'identité dite formelle de l'individu par la loi. Aujourd'hui la notion de « papiers » a pris une place centrale en politique et des groupes se sont formés à partir de cette notion : les « sans-papiers » par exemple. La loi française a été adaptée et elle punit les individus qui « n'appartiennent pas » à la nation, c'est-à-dire qui n'ont pas de papiers d'identité. Elle punit également le fait de cacher son identité dans les lieux publics avec la récente loi interdisant le port de la burqa. La notion d'identité en politique est centrale, et nous verrons à travers ce travail l'importance du rôle des pouvoirs publics dans la question identitaire.
Le sujet identitaire est vaste et il nous est impossible de le traiter sous tous ses aspects, nous choisirons de nous limiter aux quelques notions citées précédemment.
[...] Quels sont les modes de construction de l'identité ? Quels phénomènes influencent l'homme dans son processus de construction identitaire ? Dans un second temps, nous nous attacherons à montrer l'importance des papiers d'identité dans la société contemporaine française. Nous nous intéresserons particulièrement aux étapes de la création de la carte nationale d'identité française. En nous appuyant sur des données historiques, nous montrerons quelles sont les raisons qui ont poussé les pouvoirs publics à la création et à la délivrance d'un titre unique d'identification pour les Français. [...]
[...] L'affaire Dreyfus va fondamentalement radicaliser cette nouvelle bi-polarisation de la vie politique française. L'opposition classe/nation est poussée au plus haut niveau par les petits groupes révolutionnaires qui veulent abattre la démocratie. D'un côté, l'extrême droite veut une révolution nationale alors que l'extrême gauche se bat pour l'avènement d'un communisme. L'identité nationale est donc utilisée à des fins politiques par la droite et la gauche. Après la Seconde Guerre Mondiale, les références à la nation sont considérées comme obsolètes et c'est à partir des années 1980 que l'identité nationale va refaire surface sur le plan politique en France. [...]
[...] C'est avec la seconde Guerre Mondiale et le régime de Vichy que la carte d'identité va devenir obligatoire pour les plus de 18 ans. En effet, dès 1940 les Allemands imposent la carte d'identité afin d'affirmer la souveraineté de l'Etat et de nombreux contrôles d'identité ont lieu avec l'aide de la police française. L'importance que revêtent pour la police les contrôles et vérifications d'identité explique pourquoi elle considère comme indispensable l'instauration d'un document grâce auquel elle pourra s'assurer indéniablement de l'identité de chaque Français. [...]
[...] Cette crise est avant tout morale. [ ] Cette crise morale est une crise de valeurs, une crise de repères, une crise du sens, une crise de l'identité. Le dénigrement de la nation est au cœur de cette crise La crise de l'identité est donc selon lui l'un des principaux problèmes de la société française. Nicolas Sarkozy souhaite aboutir à une définition consensuelle de l'identité nationale en conciliant le critère de la droite et de la gauche mais cela suppose la continuité dans le temps. [...]
[...] La carte d'identité sera délivrée à partir de 1939 mais ne répondra pas à toutes les exigences. Cependant, pour la première fois en France, toutes les préfectures délivrent le même titre à la forme et au contenu normalisés. Les pouvoirs publics rencontrent plusieurs difficultés face à la mise en place d'une telle mesure. Tout d'abord, il est impensable pour les citoyens d'accepter le fait que le port de la carte d'identité soit obligatoire, cela consisterait à les contraindre abusivement et à mettre en péril la notion de liberté. [...]
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