Concept de déviance, évolution de la déviance depuis le 19e siècle, phénomène normal, communauté LGBT, normes sociales, stigmatisation, thérapies de conversion, Durkheim, Erving Goffman, identité sociale, Robert King Merton, Howard Becker, interactions sociales, homosexualité
Un article de Libération intitulé "En France, l'interdiction des "thérapies" de conversion n'est pas pour tout de suite" (21.01.2017) traite de l'homophobie et notamment des traitements donnés aux personnes LGBT (lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres). On y apprend qu'à Malte, le 8 décembre 2016, ont été bannies les "thérapies de conversion" pour les LGBT qui devient passible de sanctions pénales. Cet article souligne que peu de pays ont autant évolué contre l'homophobie, sont cités également le Brésil, le Canada et certains États américains comme la Californie. L'idée de ces thérapies est la volonté de "guérir" les LGBT.
Ainsi, les organisations religieuses, médecins et psychiatres qui prônent l'utilisation de ces techniques visualisent l'homosexualité, la bisexualité et la transsexualité comme une déviance. La déviance est un concept sociologique qui désigne les comportements d'un individu non conformes aux normes sociales et qui du fait qu'ils enfreignent les normes sociales, ils donnent lieu à une sanction sociale que ce soit par sanctions physiques, juridiques, sociales tels que la stigmatisation par exemple. La déviance n'est pas un terme strict, elle prend diverses formes telles que les crimes et délits (infractions juridiques), la toxicomanie, le handicap, les fautes de goût, l'homosexualité comme vue précédemment ou encore les conduites excentriques, etc.
[...] D'autant que la morale sociale n'est pas toujours totalement explicite, certaines normes sont inscrites dans le droit et notamment en France, néanmoins il ne faut pas oublier que les normes évoluent tout comme la morale, on accepte au fil des années des choses qu'on n'acceptait pas par le passé et inversement. Par exemple, l'importance du nombre de tués sur les routes et notamment par la stigmatisation des conduites dangereuses au volant ne faisait pas partie des préoccupations du passé, mais plus de nos préoccupations modernes. [...]
[...] Robert King Merton : la déviance comme dysfonctionnement de la société L'analyse fonctionnaliste de la déviance de Robert K. Merton est davantage dans un prolongement des analyses de la cause de la déviance par le milieu social fréquenté. Souvent associé au culturalisme d'Albert Cohen qui met en avant des sous-cultures déviantes et notamment la délinquance juvénile dans son ouvrage Delinquent boys (1955) où il montre que la domination des classes populaires par les classes moyennes est créatrice de cette délinquance juvénile. [...]
[...] Pour lui la déviance est un processus d'interactions sociales entre les individus déviants et non déviants plutôt qu'une série globale de caractéristiques d'un individu ou d'un groupe social, c'est pourquoi l'analyse de Becker dépasse l'analyse fonctionnaliste de Merton pour davantage l'interactionnisme symbolique. Dans Outsiders (1985) Becker donne sa définition de la déviance en critiquant les sociologues qui voient la déviance comme le résultat d'un dysfonctionnement social. Pour lui, est déviant un individu qui transgresse les normes que la société a édictées. [...]
[...] Par contre, dans les classes les plus pauvres, l'attitude peut se considérer comme symptôme d'une délinquance juvénile future ». De ce fait on peut rejoindre Becker sur le fait que les minorités et les classes défavorisées sont plus susceptibles d'être étiquetées comme déviants et « étrangers » au groupe. Dans son ouvrage Outsiders (1985), Becker utilise deux exemples : les musiciens de jazz et les fumeurs de marijuana. Je m'intéresserais aux fumeurs de marijuana, sujet qu'il aborde à la suite de la loi de 1937 aux États-Unis interdisant la consommation de marijuana. [...]
[...] De la déviance de Durkheim à celle d'Howard Becker en passant par la déviance comme dysfonctionnement de la société et par l'importance de la pression du groupe social sur les individus on remarque que la déviance est un phénomène très subjectif, car il dépend essentiellement de la société dans laquelle l'individu vit, mais également de la période dans laquelle il se trouve puisque comme nous avons pu le voir, la déviance est un phénomène évolutif. Du fait que la déviance a commencé sociologiquement à être étudiée comme une pathologie et que, de nos jours, en France, encore 6 instituts pratiquent les théories de conversions sur les personnes LGBT, nous pouvons nous demander si la déviance est réellement un concept évolutif dans nos sociétés. [...]
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