Anthropologue et professeur en sciences sociales, Arjun Appadurai s'applique à décrire les mécanismes de la violence à l'ère de la globalisation, dans son ouvrage Géographie de la colère (2001). Il développe son propos en évoquant une nouvelle géographie culturelle en lien avec la mondialisation, et en particulier avec la violence à une échelle mondiale. Ainsi, l'auteur pose une problématique à laquelle il tente d'apporter un éclairage au fil de l'ouvrage : « pourquoi assistons-nous à une pulsion génocidaire virtuellement mondiale vis-à-vis des minorités, qu'elles soient numériques, culturelles ou politiques ? »
[...] L'auteur se saisit de cette notion pour détailler l'existence de deux systèmes : vertébré et cellulaire. Ainsi, il explique que « Nous avons encore le monde vertébré, articulé sur l'épine dorsale des équilibres internationaux de pouvoir garantis par des traités militaires, des alliances économiques et des institutions de coopération. Mais à côté existe un monde cellulaire, dont les parties se multiplient par association et opportunité plutôt que par une législation et un dessein précis » (p. 183). De même, lorsqu'il aborde la notion de globalisation, Appadurai indique que la mondialisation conduit au « renforcement accéléré des inégalités entre les nations, les classes et les régions » (p. [...]
[...] Développement Au cours de son analyse, Arjun Appadurai fait le lien entre mondialisation et violence. Il s'interroge notamment sur les raisons pour lesquelles les minorités deviennent la cible de ce modèle mondial. Plusieurs éléments de réponse sont apportés tels que la notion de menace pour l'identité de groupe majoritaire « les minorités ethniques brouillent les frontières du peuple national » (p. 71). De même, la tendance à l'uniformisation et à l'homogénéisation à l'échelle mondiale conduirait à la formation d'un ethnos national, avec pour fonction de pallier l'incertitude provoquée par la mondialisation. [...]
[...] De même, le développement massif des technologies de la communication, et du libre-échange facilite le rassemblement des minorités en un tout. Ainsi, l'auteur aborde la notion de majorité déguisée. Il s‘agit de passer du statut de « minorité (faible, impuissante, exclue et mécontente) à un autre type de minorité : cellulaire, globalisée, transnationale, armée et dangereuse. Cette transformation est le creuset d'où sortent les recrues du terrorisme global. » (p. 161). III. Conclusion L'analyse d'Arjun Appadurai permet de mieux comprendre les phénomènes actuels à l'origine de la montée de la violence, des guerres ethniques et des génocides. [...]
[...] Par conséquent, si l'auteur brosse un tableau plutôt pessimiste de l'ère actuelle, son analyse permet d'en comprendre plus finement les mécanismes pour pouvoir ensuite y apporter des solutions. Ainsi, il s'avère par exemple que bon nombre de mouvements militants et activistes se développent, formant un nouveau mode de réseau démocratique. Références Appadurai, A., & Bouillot, F. (2007). Géographie de la colère: la violence à l'âge de la globalisation. Payot & Rivages. Géographie de la colère : La violence à l'âge de la globalisation - Arjun Appadurai. [...]
[...] Introduction Anthropologue et professeur en sciences sociales, Arjun Appadurai s'applique à décrire les mécanismes de la violence à l'ère de la globalisation, dans son ouvrage Géographie de la colère (2001). Il développe son propos en évoquant une nouvelle géographie culturelle en lien avec la mondialisation, et en particulier avec la violence à une échelle mondiale. Ainsi, l'auteur pose une problématique à laquelle il tente d'apporter un éclairage au fil de l'ouvrage : « pourquoi assistons-nous à une pulsion génocidaire virtuellement mondiale vis-à-vis des minorités, qu'elles soient numériques, culturelles ou politiques ? [...]
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