Commentaire de texte 'La Ferme des Animaux' de George Orwell

Résumé du document

Né Eric Arthur Blair (1903-1950) George Orwell était un journaliste et essayiste britannique, connu pour son engagement politique de gauche. Au début des années 1920, il décide de rejoindre l'administration coloniale britannique en Inde au lieu de s'inscrire à l'université. Il y a passe près de 6 ans, avant revenir en Angleterre et s'installer à Londres et devenir enseignant. Il intègre très vite le cercle des intellectuels de gauche dans les milieux londoniens, et Orwell exprime une vive sympathie pour l'Union Soviétique, qu'il considère encore comme l'Etat prolétaire que sa génération appelle de leurs vœux.

Extraits

[...] Alors que les cochons essaient de faire passer la condition des animaux comme naturelle et relevant d'un ordre déterministe des choses, les cochons ont imposé ce nouvel ordre politique en usant de symboles – la manipulation des commandements de la République des Animaux – mais aussi de violence contre les animaux eux-mêmes. Schawlbe, Michael The Sociologically Examined Life Editions Oxford Univerty Press 5ème édition Févier 2017 ISBN: 9780190620660 Vandenberghe, Frédéric, La notion de réification. Réification sociale et chosification méthodologique L'Homme et la société Année pp. [...]

[...] Peu à peu, un régime de terreur s'installe à la ferme, et Napoléon s'installe durablement dans la maison précédemment occupée par Mr. Jones, en justifiant cela par la nécessité d'être confortable dans ses fonctions de dirigeant de la ferme.Malgré cela, les animaux prennent fierté dans la reconstruction de leur ferme, en particulier un moulin à vent, dont la propagande menée par un jeune porcelet allié de Napoléon, Brille-Babil. Une première alliance commerciale timide est conclue avec M. Frédérick, un voisin humain de la Ferme. [...]

[...] Les deux slogans portent en eux l'abolition de l'ordre social représenté par les classes sociales. Dans la ferme, les rapports sociaux entre les animaux et le fermier Jones sont des rapports de domination ou de pouvoir, à la manière dont la relation entre le prolétaire et le capitaliste – ou propriétaire des moyens de production- est une relation de domination de l'un par l'autre. Pour Schwalbe[1], l'ordre social doit être interprété comme une construction sociale, au contraire d'une approche réifique (Vandenberghe[2], 1992) qui consiste à définir la réalité d'un fait social est autonome à son existence, ou à ses racines sociales. [...]

[...] Dans l'esprit des nouveaux dirigeants politiques, si la menace extérieure existe, elle doit certainement avoir des soutiens internes, une cinquième colonne qui rejette le nouveau pouvoir, et souhaite réinstaller l'ancien régime. Cette démarche est compréhensible dans la mesure où le pouvoir politique est conscient d'une part qu'il ne peut pas emporter durablement l'unanimité des individus. De l'autre côté, en refusant de créer des institutions capables d'absorber l'opposition au pouvoir dominant, ce dernier est conscient que l'opposition se manifestera autrement, d'une manière violente et à l'objectif annoncé de faire tomber le pouvoir dominant, qui s'identifie désormais aux institutions politiques. [...]

[...] Les épisodes de violences réelles et symboliques, comme les grèves et les confrontations aux forces de l'ordre – anxieuses de protéger l'ordre établi de domination sociale- a remis la question de la condition des prolétaires dans le domaine politique. L'Europe occidentale a résolu l'aspect violent du prolétariat, mais pas la place de la classe sociale elle-même. A la place, c'est une violence symbolique – le processus électoral – qui remplace la remise en cause perpétuelle des choix de sociétés en donnant au prolétariat des représentants chargés d'en défendre les intérêts auprès des classes dominantes. [...]