Complotisme, secret d'Etat, théories du complot, rumeur, conspirationnisme, Watergate
Le complot recouvre un projet quelconque concerté secrètement entre deux ou plusieurs personnes. Certaines définitions ajoutent à cela l'intention de nuire à l'autorité d'un personnage public ou d'une institution, éventuellement d'attenter à sa vie ou à sa sûreté. Par conséquent, sans secret, le complot n'est plus, n'existe pas, puisqu'il est par définition constitué dans le plus grand des secrets.
Finalement, le secret est ce qui est caché, inconnaissable. Étant une constituante du complot, le secret, sous certaines formes, amène au complot. Ainsi, la difficulté serait de déterminer si un secret recouvre ou non un complot.
[...] Ainsi, insister sur une éducation, et sur une prévention autour du complotisme peut être considéré comme une solution. De plus, dans le même article, le virus du conspirationnisme, Jean Baptiste Soufron insiste sur l'importance de restaurer les statuts du témoin et de la victime des évènements. En effet, les conspirateurs font usage du « Crowd pressure », phénomène qui permet, par le biais de la foule ou d'une partie de la foule, de faire pression sur les témoins et les victimes des évènements, le but étant de les inciter à changer leur version. [...]
[...] Ici, la ressource est la connaissance du contenu du secret. Ainsi, le secret entraîne une relation de pouvoir entre celui qui connaît, et celui qui ne connaît pas le contenu de ce secret. Or, pour qu'un secret soit considéré comme un complot, il faut que celui-ci soit envisagé dans un objectif de prise de pouvoir, dans le but de profiter du rapport de force que fabrique le secret. Á titre d'exemple, lors de l'affaire du Watergate en 1974, on peut considérer le fait que Nixon place des micros dans la tour Watergate pour mettre sous écoute son adversaire comme un complot, dans lequel le secret comme rapport de force est utilisé. [...]
[...] Par conséquent, comment faire la différence entre un simple secret et un complot, une assimilation pouvant facilement tourner à une forme de paranoïa autour du secret, et à une propagation incontrôlable de fausses théories du complot ? Dans un premier temps, le secret, pour s'apparenter au complot, doit répondre à certaines caractéristiques. Seulement, ces caractéristiques dépendent de la définition que l'on donne au complot, et de la manière dont on perçoit le secret. Finalement, quelles solutions mettre en place pour éviter une fausse assimilation du secret au complot, amenant à la conception de théories du complot falsifiées ? [...]
[...] Cette distinction semble importante, car le fait de considérer tout complot comme illégitime augmente la paranoïa autour du secret : la crainte du complot augmente la volonté de déceler le secret autour de celui-ci, et donc l'assimilation du secret au complot. Entre autre, pendant la Seconde Guerre mondiale, en France, la résistance intérieure s'est mise en place pour lutter contre l'occupation nazie. Cette résistance complotait contre les nazis, par exemple en faisant exploser les lignes de chemin de fer, afin de freiner l'avancée et l'organisation de l'armée allemande. [...]
[...] Conclusion Pour conclure, tout secret ne mène pas, n'est pas un complot. Il faut pour cela qu'il soit élaboré dans le but de la réalisation d'un projet se traduisant par une action concrète, et qu'il profite du rapport de force qu'il prodigue. Le complot, lui, n'est pas uniquement un terme péjoratif, et peut être légitime sous certaines conditions. De plus, l'assimilation du secret au complot n'est pas faite de la même manière selon des acteurs, et présente certains risques, dont la propagation de théories complotistes falsifiée. [...]
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