Sociologie, délinquance, comportement, normes sociales, relativité des normes, évolution des normes, asociabilité, déviance, normes juridiques, infraction, règles juridiques, organisation polymorphe, organisation perverse, culture commune, ensemble de valeurs, personnalité antisociale, personnalité criminelle, agressivité, idéaux, grands principes, acte délinquant, Laurent Mucchielli, problème social, Cesare Lombroso
Il est nécessaire de comprendre un postulat de base : c'est parce qu'il existe des normes sociales que la déviance existe, et c'est parce qu'il existe des normes juridiques que la délinquance existe et non l'inverse. Faire de la sociologie de la délinquance, c'est donc dans un premier temps admettre cette forme de relativité de la déviance ou de la délinquance. Par exemple, dans notre société, le crime est un acte déviant, mais si l'on se place sur une échelle spatio-temporelle différente, ce n'est pas forcément le cas. Par exemple, dans le cadre des vendettas, c'était un devoir familial de venger par le sang une offense faite à un parent. On peut donc mettre en évidence cette idée de relativité des normes. Faire de la sociologie de la délinquance, c'est donc étudier ce rapport entre évolution des normes sociales et déviance, évolution des normes juridiques et délinquance, et ne pas admettre que la délinquance est un fait en soi.
[...] On pourrait aussi considérer que la délinquance est un choix rationnel. Dans ce cas le délinquant fait un choix quand il commet une infraction en considérant qu'il est plus intéressant pour lui de commettre un acte délinquant. Des thèses biologiques L'idée est que la cause du crime est le criminel lui-même. On va alors développer des études de criminologie (discipline qui va essayer de comprendre ou mettre en évidence les causes du crime, les comportements mentaux des criminels, leur personnalité et mettre en évidence l'existence de pathologies à l'origine de l'acte criminel). [...]
[...] Faire de la sociologie de la délinquance, c'est donc étudier ce rapport entre évolution des normes sociales et déviance, évolution des normes juridiques et délinquance, et ne pas admettre que la délinquance est un fait en soi. Faire de la sociologie de la délinquance c'est aussi admettre que nous sommes tous ou avons tous été au moins une fois déviants. Pour autant, nous ne nous considérons pas comme des déviants ou des délinquants. La délinquance, un fait individuel ? Il est tentant de considérer que le délinquant est un être à part, un être différent de nous, pouvant nous amener à essayer de définir ce côté particulier du délinquant pour se prévenir du crime. [...]
[...] En revanche, le délinquant est doté de raison, il fait un choix, la délinquance. C'est donc une forme de rationalité en finalité, c'est-à-dire que le délinquant va choisir les moyens les plus adaptés à son but. Dans la société actuelle, ce qui est valorisé est l'enrichissement via le travail ou l'investissement. Mais comme le délinquant va considérer que c'est hors de sa portée, il va donc faire un calcul rationnel basé sur l'anticipation des gains, sur son aversion aux risques, sur l'efficacité des contrôles et la possibilité de la sanction et son coût. [...]
[...] Il est donc nécessaire de prendre du recul par rapport à ce déterminisme biologique. La personnalité criminelle La personnalité criminelle est une thèse notamment exposée par Pinatel dans « Traité de droit pénal et criminologie » de 1963. Elle est très en vogue dans les années 70-80, mais toujours utilisée aujourd'hui. En réalité, on va considérer qu'il est nécessaire de faire de la criminologie clinique et mettre en évidence que les criminels sont des psychopathes ayant une forme de troubles de la personnalité. [...]
[...] Par rapport aussi à l'idée que la personnalité psychopathique s'est construite pendant l'enfance par rapport à une mère complexe, là aussi pour Mucchielli c'est une idée difficile à admettre, car dans la plupart, dans les 16 cas où l'on met en évidence une tendance psychopathique, 1/3 sont des enfants qui ont été placés à la DDASS ou dans une institution similaire. Aussi, la plupart de ces cas sont des exclus sociaux marqués par le chômage, la pauvreté . Donc pour Mucchielli, cette personnalité criminelle est une catégorie fourre-tout qui dépeint mal la réalité de la délinquance en France. De la rationalité du délinquant Maurice Cusson qui était criminologue a essayé qt à lui de déterminer la motivation du délinquant (ouvrage : « délinquants, pourquoi ? » 1989). [...]
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