Selon un récent sondage, un Français sur deux a peur de devenir soi-même SDF. Cette peur trouve son explication dans la situation de l'emploi. Le chômage reste à des niveaux importants, les emplois précaires ont progressé et personne, même les salariés stables, ne se sent à l'abri du chômage. Le travail est donc un facteur d'intégration de moins en moins efficace. Pour autant, il existe d'autres facteurs d'intégration : la famille, l'école et l'Etat.
L'intégration est donc multidimensionnelle. Finalement les Français à travers ce sondage, révèlent qu'ils font du travail la condition essentielle de l'intégration. Cette perception des choses est renforcée par une remise en cause des autres facteurs d'intégration que sont la famille, l'école ou l'Etat. Peut-on alors être intégré sans travailler ?
[...] Une autre forme de cohésion sociale peut être assurée par le lien civique. Cette solidarité s'est développée dans le cadre de l'Etat nation par le sentiment d'appartenir à une communauté de citoyen adhérant à la même morale civique c'est-à-dire à des valeurs républicaines. A ce titre, le paiement de l'impôt, l'école, le suffrage universel contribuent à assurer ce lien civique. Ces trois types de lien marchand, social et civique sont distingués par les besoins de l'analyse mais dans la réalité, ils sont fortement corrélés comme le montre la participation électorale qui augmente avec l'intégration économique et sociale des individus. [...]
[...] Mais aussi, le système de protection sociale suit également une logique d'assistance. En effet, l'apparition en nombre de chômeurs n'ayant jamais travaillé ou enfin de droit, la persistance d'une pauvreté importante parmi les personnes âgées a conduit la protection sociale à prendre en compte cette situation en adoptant de nouveaux droits. Ainsi furent créés les minimas sociaux tels que le minimum vieillesse, le RMI désormais remplacé par le RSA ou la CMU. Une crise des instances d'intégration Le travail deviendrait moins intégrateur : la montée de l'exclusion sociale L'évolution du marché de travail à l'origine de la montée de l'exclusion sociale Les évolutions du marché du travail sont celles d'une montée du chômage de masse, de la précarisation des emplois à l'origine de l'apparition d'une nouvelle pauvreté. [...]
[...] Le même processus d'exclusion sociale que pour les chômeurs de longue durée peut alors s'enclencher. Cette segmentation du marché du travail aboutit à un dualisme de la société. La frontière n'est plus entre ceux qui ont un emploi et ceux qui sont au chômage, mais entre stable et instable. Pour Touraine, on est passé d'une vision verticale de la société où les individus se situaient en haut ou en bas de la hiérarchie sociale à une vision horizontale où l'on se considère dedans ou dehors, inclus ou exclu. [...]
[...] Le travail définit l'identité sociale d'un individu. Dans notre société salariale, les identités des individus sont structurées par le travail. Ainsi, le type de métiers exercés situe l'individu dans la hiérarchie sociale. Certes, cette société est inégalitaire, on se situe en haut ou en bas de la hiérarchie, mais se situer grâce au travail permet de participer à la même société. Ainsi, Durkheim montrait que la division du travail dans les sociétés modernes rendait les individus différents, mais interdépendants. Ensuite, C'est essentiellement le travail qui rythme les temps forts d'une vie à savoir l'année du premier emploi, l'âge de la retraite. [...]
[...] L'exclusion renforce l'exclusion. La précarisation croissante des emplois depuis la fin des années 1980 contribue également au développement de l'exclusion sociale. Dans les entreprises, la logique de la rentabilité l'emporte sur la fonction sociale de créations d'emplois. L'emploi est devenu une variable d'ajustement ce qui s'est manifesté par le développement de la flexibilité externe. L'entreprise, agent de socialisation secondaire contribue alors moins qu'avant à la construction d'une conscience collective avec la multiplication des emplois précaires et la peur du chômage. [...]
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