Russe Classe moyenne
La Russie a vécu pendant des décennies sous un régime communiste qui a empêché l'émergence de classes sociales. Ce n'est que depuis 1991 et la fin de l'URSS que l'on entend réellement parler de l'existence de classes sociales, et notamment d'une classe moyenne russe. Dans son ouvrage « Le manifeste du Parti Communiste » (1848), Karl Marx analyse la notion de classe sociale en distinguant deux formes du phénomène : la classe en soi et la classe pour soi. L'idée de « classe en soi » correspond à l'idée que nous nous faisons actuellement d'une classe sociale : c'est un ensemble homogène d'individus qui possèdent des caractéristiques identiques, en particulier liées au travail (revenus, secteurs d'activité, niveau d'éducation...) et qui poursuivent des buts communs. C'est lorsque « la classe en soi » prend conscience de son existence et de son pouvoir politique potentiel qu'il est possible de parler de « classe pour soi ». De nombreux observateurs font aujourd'hui valoir l'émergence d'une classe sociale nouvelle en Russie, entre bourgeoisie et prolétariat, la classe moyenne. Comment définir cette classe moyenne ? Quelles en sont les principales caractéristiques ? Les critères occidentaux, basés en partie sur des données quantitatives (revenus, patrimoine immobilier), peuvent-ils s'appliquer à l'économie russe ?
[...] Les campagnes se vident (exode rural), une classe moyenne urbaine apparait progressivement. Cette classe moyenne est essentiellement composée des métiers de l'artisanat (commerçants, artisans) et des professions libérales (avocats, médecins). Le concept de classe moyenne, dénommée middle-class au Royaume-Uni ou white collar 2 aux Etats-Unis, s'oppose ainsi au blue collar qui désignait le monde ouvrier. En plus des métiers traditionnels de la classe moyenne s'ajoutent des métiers directement liés à l'industrialisation (ingénieurs, entrepreneurs). Au XXe siècle, la classe moyenne américaine est la première en termes de population et de richesse dans le monde. [...]
[...] La classe moyenne russe ne peut se réduire à la simple expression de la définition occidentale. Certes, une étude basée sur des données quantitatives, utilisant des critères tels que les revenus/le patrimoine, le niveau d'éducation, permettrait de faire émerger une classe moyenne russe mais l'absence de données qualitatives, c'est-à-dire d'une identité de classe reconnue par les individus qui la composent, rend difficile le processus d'identification et rend problématique la démarche de définition II. Apparition de la classe moyenne russe et évolutions historiques De la fin de l'URSS à une économie de marché En 1990, le Congrès a adopté la "Déclaration sur la Souveraineté Étatique de la Fédération de Russie". [...]
[...] La classe moyenne véhicule donc un vecteur de développement économique et démocratique. L'émergence d'une classe moyenne, basée non sur des revenus fonciers mais sur les revenus du travail, a directement participé à la croissance économique mais aussi au développement de la démocratie dans de nombreux pays de l'Est. Le professeur William Easterly, au travers de son analyse du continent Africain a mis en lumière, le caractère essentiel de la classe moyenne, il a établit un lien direct entre une augmentation des revenus de la classe moyenne, une modernisation sociale et une amélioration de la démocratie. [...]
[...] L'idée de classe en soi correspond à l'idée que nous nous faisons actuellement d'une classe sociale : c'est un ensemble homogène d'individus qui possèdent des caractéristiques identiques, en particulier liées au travail (revenus, secteurs d'activité, niveau d'éducation ) et qui poursuivent des buts communs. C'est lorsque la classe en soi prend conscience de son existence et de son pouvoir politique potentiel qu'il est possible de parler de classe pour soi De nombreux observateurs font aujourd'hui valoir l'émergence d'une classe sociale nouvelle en Russie, entre bourgeoisie et prolétariat, la classe moyenne. Comment définir cette classe moyenne ? Quelles en sont les principales caractéristiques ? Les critères occidentaux, basés en partie sur des données quantitatives (revenus, patrimoine immobilier), peuvent-ils s'appliquer à l'économie russe ? [...]
[...] Le salaire moyen a été divisé par 3 entre 1992 et 1995. L'impact a été direct sur la répartition des revenus en créant de fortes inégalités. Cela a contribué à l'appauvrissement de la société en raison d'un fort taux de chômage: seule une petite élite économique régionale a réussi à améliorer sa situation, en accaparant la majorité de la richesse, empêchant ainsi la formation d'une classe moyenne. En 1998, la crise financière russe atteint son paroxysme avec une inflation de ce qui tend à empêcher l'émergence d'une classe moyenne en creusant encore davantage les inégalités. [...]
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