Michel Leiris est né en 1901, par l'intermédiaire de son ami André Masson, il adhère au mouvement surréaliste en 1924, aux côtés d'Ernst, Buñuel, Dali ou encore Man Ray. Il commence une activité d'ethnologue en participant aux côtés de Marcel Griaule à la mission Dakar-Djibouti de 1931 à 1933 dont il tirera la matière de « l'Afrique fantôme. » De sa participation au surréalisme, il retire une attention aiguë portée à l'exploration des rêves et à la liberté du langage (Aura, écrit en 1928 et publié en 1946 ; le Point Cardinal…) De ses travaux ethnologiques, il retire la matière d'une connaissance considérable.
C'est sur vingt ans que s'échelonne la parution de ses cinq études d'ethnologie dont la première publication date de 1951. Le but de notre étude n'est pas ici de parvenir à une critique objective de cette œuvre tout comme nous ne chercherons pas (ou alors dans une moindre mesure) à souligner les failles de son propos. Il s'agit ici d'une étude visant à extraire l'essence idéologique de cet ouvrage, et ses analyses.
[...] Cette vision de la culture plurielle, mais constituant un tout homogène a le mérite d'attirer l'attention sur les dangers de l'ethnocentrisme, et d'ouvrir de nouveaux horizons. Mais cette vision holiste de la culture comme un tout homogène doit-elle cependant se substituer au concept de relativisme culturel ? Car penser la relativité des faits culturels, sans s'enfermer dans le relativisme, telle est la difficulté. Dans la deuxième partie de ses cinq études d'ethnologie, Michel Leiris s'interroge sur les difficultés de l'ethnographie devant le colonialisme. [...]
[...] En plus d'en démontrer le caractère non établi, cet article souligne le profond paradoxe propre aux mentalités racistes d'une part elle souhaite ou elle exige l'assimilation des autres cultures à des valeurs auxquelles elle attribue une perfection indiscutable et d'autre part, elle ne se résout pas à admettre que les deux tiers de l'humanité soient capables d'atteindre le but qu'elle leur propose. En partant de ce postulat, Michel Leiris va s'interroger sur la notion de race et sur ses limites. En s'appuyant sur des exemples précis, il démontre que tous caractères physiques, intellectuels, linguistiques et même religieux que l'on pourrait communément associer à des traits relevant de la nature ou de la race de l'individu ne sont en fait que purement historiques et donc culturel, Michel Leiris s'attache aux transmissions de ces composantes culturelles. [...]
[...] Autrement dit, la perception de son je de sa propre existence est confrontée à sa fébrilité intrinsèque, car ce je n'a nulle raison d'exister indépendamment du nous. Chaque culture et chaque histoire nous renvoient inéluctablement à celle qui nous est propre. Notre existence n'est pas un accident historique dans lequel nous devons nous complaire, c'est le résultat d'une formidable histoire universelle que nous nous devons de comprendre. Au travers ses études ethnographiques, et dans son état de citoyen ou d'homme universel, C.L Strauss nous montre que toutes les cultures sont amenées à répondre à deux exigences fondamentales, celle de la vie et de la mort. [...]
[...] Cependant, Michel Leiris reconnaît que l'ethnologie peut apporter une réponse à certains problèmes auxquels les sociétés colonisées sont confrontées. Une prise de conscience de la nécessité de s'assimiler à certaines techniques est rendue possible par l'ethnologie, à condition que l'ensemble des études ethnographiques ne soit pas réservé aux centres de recherche spécialisés et confiné au milieu intellectuel occidental. Ces études si elles sont diffusées au maximum sont susceptibles de fournir des matériaux aidant les nations anciennement colonisées à définir leur vocation et s'insérer ainsi librement dans un processus d'évolution culturelle. [...]
[...] Le temps qui selon lui est maître de toute chose, car tout ce que l'homme a construit (constructions industrielles, urbaines, sociales, mais aussi comportementales, psychologiques, artistiques, agricoles, etc. ) n'ont un sens que par rapport à sa propre existence ; le jour où le temps aura raison de l'homme, toutes ses constructions n'appartiendront qu'au désordre. Michel Leiris voit au travers de l'œuvre de C.L Strauss, une réflexion fondamentale, d'une valeur capitale pour les sciences humaines et pour le genre humain en général. [...]
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