Christiania, société alternative, société collective, acteurs sociaux, marginalisation
Il se passe parfois des choses dans des groupes qui ne s'expliquent pas, au sein d'une société floue et impalpable. La combinaison d'individus ne dépend pas des individus pris isolément, c'est un tout qui permet de les déterminer. La liberté est alors de croire, d'avoir conscience que l'on n'est pas libre. Dans un monde social qui ne fonctionne que là où nous sommes programmés pour occuper la place que nous sommes chargés d'occuper, les individus ont assisté à l'émergence de leurs réflexes, structurés par leurs conditions d'existence. Leur « habitus », comme le définit Bourdieu, va donner un sens aux actes des agents sociaux qui vont intérioriser des comportements jusque là historiquement inculqués.
[...] Sans dogme ni politique préalables, une communauté s'est construite progressivement, exerçant sa volonté de bâtir des maisons collectives et d'organiser une société. Squatteurs, étudiants, marginaux, s'y installèrent et décidèrent, après quelques mois, de s'auto-investir de la mission de construire une société autogestionnaire où chaque individu pourra s'épanouir librement en restant responsable vis-à-vis de l'ensemble de la communauté. Cette société doit être économiquement autonome et l'aspiration commune est de montrer que toute pollution, tant physique que morale, peut être évitée (1978 : 15) L'idée initiale est donc la création d'une communauté libre où tout est réalisable mais avec la préoccupation constante que cela ne heurte personne. [...]
[...] From an in-rooted position within a given practices towards marginalized, and even excluded positions, and opposite to it, towards in- rooted/embedded positions.” Annexe Bibliographie Ouvrages Blum, Jacques 1977 Fristaden Christiania Skum, alternative bykultur eller et social eksperiment? The National Museum of Denmark: 68 pages Capul, Jean-Yves 2002 Dictionnaire d'Economie et de sciences sociales. Hatier, Paris: 576 pages. Catpoh 1978 Christiania : 1000 personnes chiens, une commune libre . Paris : Alternative et Parallèles : 208 pages Kristensen, Juul, Cathrina 2000 Marginalization Concept Clarification, in Larsen, Lund, Hornemann (edit.), “Continuity and Change” Samfundslitteratur: 9 pages. Passeron, J.C; Bourdieu, Pierre 1970 La reproduction. [...]
[...] La gauche danoise considère dorénavant Christiania davantage comme une expérimentation sociale que comme une menace (Faure & Allagul 2001). La vaste et longue action menée à Christiania fait figure de vrai mouvement social et non d'un évènement particulier sans lendemain. Les acteurs sociaux face à la marginalisation Vivre en communauté pacifiquement ne s'est pas toujours avéré aisé au sein de Christiania, suite à des comportements, des visions de la vie collective parfois divergentes. Par exemple, les premières années, des Christianites récemment installés ont décidé de détruire des parties communes pour y construire leurs maisons privatives, provoquant la colère des autres habitants, unifiés par la conscience collective (Témoignage de Douglas, Catpoh 1978 : 38). [...]
[...] Malgré une situation d'acteur libre en apparence il sera cependant sujet du monde social, extérieur à lui et s'imposant alors sous forme de contraintes parfois coercitives. Dans le cas de Christiania, il s'agit de cohabiter avec des individus parfois marginalisés, n'ayant pas les mêmes aspirations sociales. L'expérience de la marginalisation se situe au cœur même de la distanciation sociale. Comme l'explique Léopold Galicki, sociologue, l'individu exerce des praxis qui vont alors constituer les interactions sociales, venant compléter la théorie de la marginalisation sociale. L'exemple du Junkblocade de 1979 a démontré les limites de la cohabitation avec les junkies marginalisés. [...]
[...] : 70) celle de faire des farces (Ibid.). Penser collectivement est un apprentissage de longue haleine, de nouvelles valeurs sont à adopter, avec en premier lieu l'action de penser le nous à la place du je Une artiste peintre explique ainsi que vivre à Christiania lui permet de réaliser son art comme nul part ailleurs, là où le mouvement est. (Nils Vest 1991) Les Christianites ne cherchent pas à déstructurer le présent, ils vivent la vie au jour le jour. [...]
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