Choisit-on de devenir immigré·e ?

Résumé du document

L'objectif de cette dissertation est d'apporter une réflexion sur les facteurs pouvant affecter la décision d'immigrer, en particulier les choix des migrants entre les différents pays de destination

Extraits

[...] Les processus de développement tendent initialement à accroître la capacité de mouvement des personnes et leurs aspirations, ce qui explique pourquoi le développement stimule souvent la migration. Une fois que les communautés de migrants ont été établies, les réseaux sociaux ont tendance à réduire les coûts et les risques de la migration, les migrants installés fonctionnant souvent comme des « ponts » pour les nouveaux arrivants. Pourtant, il est souvent difficile pour les migrants d'anticiper la xénophobie dont ils seront les cibles. [...]

[...] Choisit-on de devenir immigré·e ? Introduction Pourquoi les gens migrent-ils vers d'autres pays et comment choisissent-ils leur pays de destination ? D'un point de vue économique, la réponse à ces questions est simple. Les gens migrent parce que leur utilité attendue de vivre à l'étranger est plus élevée que l'utilité prévue de vivre dans le pays d'origine. Selon Noiriel, l'enjeu derrière cette question est lié à l'utilité fondamentale des sciences sociales. Comme le rappellent Felouzis et Schnapper, la qualification de la migration a toujours été sensible (notamment son ethnicité). [...]

[...] Plus généralement, de telles idées reflètent une vision erronée et anhistorique de l'histoire de l'humanité. C'est le développement lui-même qui entraîne la migration. La migration a donc toujours été - et restera - une partie inévitable de l'expérience humaine. En ce sens, il peut être arguer que la migration est une décision que l'environnement immédiat et accessible force à prendre. [...]

[...] Le cadre institutionnel dans les pays de destination potentiels peut également jouer un rôle important pour expliquer les choix de localisation. Outre les effets conventionnels des salaires et des taux de chômage, qui sont respectivement positifs et négatifs, nous observons un effet positif mais déclinant de la taille des réseaux d'immigrés, qui a également été étudié dans de nombreuses études. En outre, nous constatons que les institutions du marché du travail, telles que la couverture syndicale et les prestations de chômage, ont des effets négatifs sur les décisions de migrer vers des pays spécifiques, alors qu'elles peuvent jouer un rôle positif dans les décisions d'y rester. [...]

[...] Mais l'impact des progrès sur la migration est plutôt ambigu. Bien que l'on suppose souvent que le progrès technologique augmente la migration, un transport et une communication plus faciles peuvent permettre aux gens de faire la navette ou de travailler à domicile, tandis que l'externalisation et le commerce peuvent également réduire la nécessité de migrer. Cela peut expliquer en partie pourquoi le nombre de migrants internationaux en pourcentage de la population mondiale est resté remarquablement stable à des niveaux d'environ au cours des dernières décennies. [...]