Les pratiques dites du « care » sont une série d'activités ou tâches perçues comme banales et quotidiennes. Ce sont des pratiques censées relever du domaine des compétences des femmes, ce qui les rend vulnérables et ne facilite pas l'expression de leurs problématisation, (voire professionnalisation), car les difficultés de ce travail sont rattachées à la sphère du familial/domestique. Autrement dit les femmes s'en occupent depuis toujours sans une véritable reconnaissance, car le « care » se fait remarquer surtout quand il manque ou n'est pas fait correctement. Cela engendre une double méconnaissance, méconnaissance du travail des femmes et méconnaissance du travail domestique. La problématique de la reconnaissance du « care » s'inscrive aussi dans l'opposition intérieur/extérieur : le « care » dispensé en dehors du noyau familial, par exemple à l'égard d'une personne définie « dépendante », s'ajoute souvent au « care » dispensé au sein de la famille, à l'égard du mari et/ou des enfants. Une ultérieure difficulté s'ajoute : lorsqu'il s'agit d'une activité professionnelle le « care » reste néanmoins circonscrit dans un espace domestique, ce qui rend difficile sa visibilisation et sa valorisation en tant qu'activité propre.
[...] Travail qui touche à plusieurs tabous : c'est-à-dire le contact avec le sale, le désordre, l'univers du déchet (objets de dégoût), les personnes âgées, individus que la société tend à exclure, et avec la mort, autre peur cachée des sociétés occidentales. Une ultérieure cause d'invisibilité se doit au fait que l'activité de l'aide à domicile ne se réduit pas qu'à sa dimension technique, elle recouvre aussi un rôle de vecteur de lien social entre les bénéficiaires et l'extérieur. Mais quelles sont les qualités requises pour ce rôle ? [...]
[...] La naissance en 1975 de la sociologie des émotions, à travers l'ouvrage d'Arlie R. Hochshild The Manager Heart a plutôt montré comment la dimension émotionnelle peut être utilisée comme voie de connaissance de n'importe quel phénomène social. Affects et émotions ne seront pas donc réduits au biologique, mais conditionnés par des normes sociales. Ce constat permet d'introduire la dimension affective dans l'analyse du travail rémunéré, jusque-là considérée comme appartenant au domaine de la vie privée des individus. Par ailleurs, la prolifération d'activités de care nécessite de nouveaux outils d'analyse parce que : Des nouvelles possibilités de travail s'ouvrent dans ce domaine sous forme de service aux entreprises, aux familles, aux administrations. [...]
[...] Care domestique : des histoires sans début, sans milieu et sans fin- Aurélie Damamme & Patricia Paperman, Multitudes n37 Politiques du care Sandra Laugier & Pascale Molinier, Multitudes n37 Carol Gilligan, Une voix différente : Pour une éthique du Care Editions Flammarion. A partir de ces textes, nous avons pu définir trois questions principales sur le care et sa difficulté d'analyse par la société et les sciences sociales : 1. Invisibilité du care 2. Travail féminin/éthique féministe ? 3. Temporalité(s) qui diffère de la définition standard de l'emploi rémunéré En partant de ces problématiques, on essayera de développer une synthèse des textes concernés en soulignant les points névralgiques du questionnement. [...]
[...] De la même manière, la majeure partie des droits (et des luttes pour les droits) dérivent de cette centralité de l'emploi dans la constitution du soi citoyen, idéalement masculin. Les inégalités entre femmes et hommes autour des salaires et des retraites s'expliquent par cette conjonction TEMPORALITÉ(S) DU CARE Dans l'article Domestiquer le travail qu'on vient d'affronter, l'auteure définit les activités du care comme un monde temporel contingent c'est-à-dire dépendant et soumis à la demande des proches. Un monde temporel fait d'une multitude des tâches qui s'exécutent de façon simultanée ou séquentielle et qui impliquent un investissement constant du pourvoyeur principal. [...]
[...] La problématique de la reconnaissance du care s'inscrit aussi dans l'opposition intérieure/extérieur : le care dispensé en dehors du noyau familial, par exemple à l'égard d'une personne définie dépendante s'ajoute souvent au care dispensée au sein de la famille, à l'égard du mari et/ou des enfants. Une ultérieure difficulté s'ajoute : lorsqu'il s'agit d'une activité professionnelle le care reste néanmoins circonscrit dans un espace domestique, ce qui rend difficile sa visibilisation et sa valorisation en tant qu'activité propre. LE MÉTIER DE L'AIDE A DOMICILE : TRAVAIL INVISIBLE ET PROFESSIONNALISATION[1] L'article nous parle plus spécifiquement du travail de l'aide à domicile, et plus précisément l'aide à domicile pour personnes âgées. En partant des problématiques de sa professionnalisation. [...]
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