La notion de bourgeoisie est intrinsèquement liée à celle de ville : étymologiquement, le bourgeois, c'est celui qui habite le bourg, la ville.
La notion de bourgeoisie est également liée à celle de pouvoir : le pouvoir bourgeois, dans la ville du Moyen Age, se détache peu à peu du pouvoir féodal. Racines de la bourgeoisie dans le corporatisme : idée de communauté d'intérêts. Se définit à l'époque explicitement comme un groupe particulier : serment bourgeois.
L'appartenance à une association bourgeoise supposait un propriété foncière urbaine : le bourgeois, c'est donc finalement celui qui est possesseur de la ville.
La bourgeoisie qui émerge à la fin du Moyen Age constitue donc un groupe cohérent, dont les membres entretiennent des relations (commerce), possèdent des intérêts communs et concentrent un certain pouvoir économique, voire politique, grâce aux privilèges consentis par le pouvoir féodal.
Apogée de la bourgeoisie : XIXe siècle : d'abord avec l'importance de la notabilité bourgeoise entraînée par l'apparition du suffrage censitaire et l'abaissement de l'aristocratie consécutif à la Révolution ; également par la suite avec l'industrialisation (constitution de grandes familles d'industriels ex Schneider, Wendel) et les importants bouleversement économiques du Second Empire.
De nos jours, il faut sans doute unir dans la notion de bourgeoisie la grande bourgeoisie et l'aristocratie : on peut reprendre pour définir la bourgeoisie les critères de Bourdieu : la bourgeoisie est la classe qui possède des capitaux et qui veut les transmettre à ses héritiers :
1/ capital économique, qui pour être légitime doit s'accompagner de
2/ K social (réseau de relations mobilisables)
3/ K culturel (intériorisation et familiarité avec la culture légitime)
4/ K symbolique (prestige).
La bourgeoisie est peut-être de nos jours le groupe social qui présente le plus les caractéristiques d'une classe : communauté d'intérêts, sociabilité particulière, et surtout conscience parmi les individus d'appartenir au même groupe. La bourgeoisie est le groupe le plus ségrégé : volonté de rester « entre-soi » qui entraîne un certain modelage de la ville : quartiers bourgeois. Il va donc falloir voir de quelles façons la bourgeoisie habite la ville et quelles sont les stratégies mises en œuvre par la bourgeoisie pour perpétuer une situation acquise : le contrôle sur son habitat, à travers les exemples de Paris et de Lyon.
[...] Racines de la bourgeoisie dans le corporatisme : idée de communauté d'intérêts. Se définit à l'époque explicitement comme un groupe particulier : serment bourgeois. L'appartenance à une association bourgeoise supposait un propriété foncière urbaine : le bourgeois, c'est donc finalement celui qui est possesseur de la ville. La bourgeoisie qui émerge à la fin du Moyen Age constitue donc un groupe cohérent, dont les membres entretiennent des relations (commerce), possèdent des intérêts communs et concentrent un certain pouvoir économique, voire politique, grâce aux privilèges consentis par le pouvoir féodal. [...]
[...] Commence très tôt (vers 10 ans avec les rallyes- goûters) pour se terminer à l'âge adulte. Importance de la vie sociales, des mondanités, et ce dans un cadre privé alors que dans les classes plus populaires, la vie sociale se fait plus dans les lieux publics. Cela contribue à la plus grande cohésion du groupe, laisse peu de place au hasard dans les rencontres (cf. M. Pinçon et M. Pinçon-Charlot, Les rallyes, ou la mise en ordre du hasard des rencontres amoureuses Dans les beaux quartiers). [...]
[...] Charlot-Pinçon : même un lieu standardisé comme le Monoprix devient à Neuilly un lieu différent : produits rares et chers (grands vins, produits exotiques ) caddie-boys Ces caractéristiques marquées des beaux quartiers ont deux effets : renforcer l'impression d'entre-soi et créer une barrière symbolique qui préserve l'homogénéité sociale : par ex, l'abondance de boutiques de luxe avenue Montaigne marque fortement l'identité sociale de l'endroit, et en fait une adresse de prestige : griffe spatiale ; alors que juste à côté, dégradation des Champs-Elysées en lieu de loisirs de masse : implantation de firmes comme McDonald et départ des maisons les plus prestigieuses. Le touriste des Champs-Elysées égaré avenue Montaigne ne se sentira pas à sa place ; d'ailleurs on ne voit pas du tout le même type de personnes dans la rue. - la bourgeoisie modèle ses quartiers à son image : volonté de préserver le lieu des intrusions d'autres classes sociales (cf. protestation des habitants du quartier contre la macdonaldisation des Champs-Elysées) par des barrières financières et symboliques. Cf. [...]
[...] Grande concentration dans certains quartiers de la bourgeoisie Lyon : cf. Quand le Tout-Lyon se compte. Intérêt : permet d'avoir comme critère la position sociale de telle ou telle famille (appartenance à l'annuaire du Tout-Lyon) et pas simplement la profession ou le niveau de revenus : important car la bourgeoisie est une groupe qui définit lui-même ses membres. Localisation très spécifique des ménages inscrits dans le Tout-Lyon. Primauté du centre-ville : 4/5 des membres habitent dans la COURLY, dans la ville de Lyon même. [...]
[...] Forte homogamie : ex Y. Grafmeyer montre la forte corrélation entre la profession du beau-père et la profession du gendre, et entre la profession du père et la profession du beau-père à partir de l'annuaire du Tout-Lyon. A cette élimination horizontale des éléments extérieurs s'ajoute une transmission verticale de la position acquise. B. La transmission du capital On peut voir les stratégies de transmission de la position acquise en voyant comment se transmettent les capitaux définis par Bourdieu. Les rallyes s'inscrivent dans cette idée de transmission d'un patrimoine social. [...]
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