Cet ouvrage de Pierre Bourdieu traite et dénonce la censure invisible qui est exercée sur la télévision ainsi que la façon dont la télévision altère le fonctionnement de l'art, la littérature, la philosophie, la politique de même que la justice et la science. Cette altération se remarque par la politique de l'audimat et la nécessité de répondre aux exigences économiques des annonceurs. Est également critiquée la place prépondérante de la loi du marché, usurpation de pouvoir par rapport aux lois de la république. À de nombreuses reprises, les arguments développés sont illustrés par des faits d'actualité.
La télévision qui à ses débuts occupait une petite place dans la vie des foyers, règne aujourd'hui au sein de la plupart de ceux-ci. Elle était contrôlée par l'Etat afin d'éviter tout débordement ou abus de ce média par des extrémistes et fascistes après la Seconde Guerre mondiale. A l'époque sa programmation était pauvre et n'occupait qu'une heure par jour. Aujourd'hui présente et accessible pour tous, elle influence et fausse l'opinion de ses spectateurs en dissimulant un fonctionnement en opposition avec la liberté d'expression et d'opinion (...)
[...] Ici, la censure intervient par la dissimulation d'informations plus importantes par ces faits omnibus. Il est clair que la plupart des chaînes télévisées utilisent ces faits divers pour détourner l'attention d'informations qui pourraient être compromettantes pour des tiers ou importantes pour la société. Enfin, le journaliste interprète l'information à sa manière, en fonction de sa formation, de son histoire. Cette censure qui n'est pas volontaire et qui représente plus une force de manipulation nous induit parfois en erreur quand celle ci déforme la réalité. [...]
[...] Droit d'entrée et devoir de sortie La télévision produit deux effets. D'une part, elle abaisse le droit d'entrée dans un certain nombre de champ et d'autre part elle peut atteindre le plus grand nombre. Pour échapper à l'alternative entre élitisme et démagogie, il faut maintenir voire élever le droit d'entrée dans les champs de production, et, renforcer le devoir de sortie Il faut défendre les conditions de production pour faire progresser l'universel, et en même temps, il faut travailler à généraliser les conditions d'accès à l'universel afin d'élever le niveau culturel des citoyens. [...]
[...] Il y aussi la poursuite du scoop. Dans une volonté de singularité pour se démarquer entre elles, les chaînes recherchent le scoop, l'évènement où l'information qui fera de l'audimat et qu'elles auront avant tout le monde. Mais paradoxalement, comme les chaînes sont toutes à la recherche de ce scoop, elles vont à des intervalles minimes diffuser et proposer la même information. Au final, elles montrent toutes la même chose, c'est une des raisons que Bourdieu souligne pour dénoncer l'uniformisation de l'information et sa banalisation. [...]
[...] L'apparition de la télé dans le champ journalistique marque la crise des journaux. (Un journal cesse d'être dominant lorsque son pouvoir de déformer l'espace autour de lui diminue et qu'il ne fait plus la loi). Une force de banalisation Par sa puissance de diffusion, la télé pose un problème terrible au journalisme écrit et à l'univers culturel en général en produisant des effets inédits. Par exemple, le journal de 20h réunit plus de gens que tous les quotidiens français du matin et du soir. [...]
[...] Aujourd'hui présente et accessible pour tous, elle influence et fausse l'opinion de ses spectateurs en dissimulant un fonctionnement en opposition avec la liberté d'expression et d'opinion. Pierre Bourdieu dénonce ainsi l'usage abusif de ce média par les journalistes, hommes politiques, producteurs d'émissions et commerciaux. Le but principal n'étant plus de transmettre des informations vraies et d'instruire les téléspectateurs mais de battre des records d'audimat et de rivaliser avec les chaines concurrentes. Il critique le fait que n'importe qui puisse parler de n'importe quoi, donnant aux intervenants une importance qui n'est pas méritée dans un domaine qui ne leur est pas propre. I. [...]
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