Pour bien comprendre la manière dont procède un sociologue de l'action, le plan suit la progression de cette méthode étape par étape : l'accent est mis d'abord sur les actions individuelles et leur compréhension (I), ensuite sur le modèle de rationalité qui permet de comprendre le sens de ces comportements individuels (II) et, enfin, sur l'agrégation de ces actions pour expliquer le phénomènes social qui nous intéresse (III)
[...] Il n'y a donc pas de contradiction entre l'IM et la vocation de la sociologie à traiter des phénomènes collectifs. Le principe de l'IM n'exclut pas non plus que, sous certaines conditions, l'on ne puisse légitimement traiter une entité collective comme un individu C'est par exemple le cas pour le gouvernement français ou le PCF, car ces entités sont pourvues d'un système de décision collective. Toutefois, Boudon s'oppose à l'organicisme qui prétend qu'il existe des agents collectifs. Il est donc impossible de dire, selon lui : la société française croit que ou la classe ouvrière pense que son intérêt est D'autres objections sont plus épistémologiques encore. [...]
[...] L'idéologie ou l'origine des idées reçues, 1986), de sociologie des sentiments moraux et des valeurs (cf. Déclin de la morale ? Déclin des valeurs 2002). Mais dans le passage qui nous intéresse, Boudon écrit à propos de la méthode sociologique. Dans cet extrait du traité de sociologie de 1992, il décrit en effet le paradigme qu'il utilise dans ses recherches, c'est-à- dire les règles de base, principes fondamentaux sur lesquels il s'appuie. Pour Boudon, le paradigme le plus efficace est celui de la sociologie de l'action. [...]
[...] Il peut s'agir d'une action dictée par des principes qui paraissent à l'acteur adaptés au problème. Ces a priori peuvent être des propositions descriptives ou des principes normatifs. En tout cas, la rationalité subjective permet de rendre compte de l'intelligibilité de comportements intentionnels non réductibles à un rapport d'adéquation moyen-fin universellement valide Irrationalité. Au contraire de la rationalité qui suppose une certaine maîtrise par l'acteur de ses motivations, l'irrationalité concerne un acteur mû par des forces psychiques échappant à son contrôle comme la mère en colère par exemple (cf. [...]
[...] La sociologie de l'action postule que ce type de raisonnement est applicable à toutes les sciences sociales (sociologie, économie ) et à tous les objets (même les changements dans les croyances). Du point de vue de l'histoire de la pensée sociologique, ce paradigme trouve ses origines intellectuelles en Allemagne avec les sociologues Simmel et Weber, eux-mêmes influencés par la philosophie de Hegel et l'économie de Menger. Il a ensuite été repris par l'économiste Hayek et le philosophe des sciences Popper. [...]
[...] Donc les stratégies ne sont pas déterminées par la finalité, par le futur, mais par le passé. Nous ne sommes pas des sujets sans inertie (Pierre BOURDIEU, Le sens pratique, 1980), créant le présent à partir du présent. Finalement, l'habitus permet d'explique un contexte que Boudon n'explique pas. Cinquièmement, Boudon semble se faire des illusions sur un acteur social complètement intentionnel et conscient des raisons pour lesquelles il agit. La psychologie de base utilisée par Boudon semble en effet presque naïve. [...]
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