Gouvernance, arène du développement, financement occidental, contexte sociopolitique mauritanien, ONG en Mauritanie, ONG Organisations Non Gouvernementales, CDHAHRSC Commissariat aux Droits de l'Homme à l'Action Humanitaire et aux Relations avec la Société Civile
Les ONG semblent devenir des acteurs incontournables dans les pays en développement. Soutenues par les bailleurs du Nord, elles conçoivent et mettent en oeuvre des projets de développement intervenant dans quasiment tous les domaines. Une approche participative est de plus en plus mise en avant dans la gouvernance de ces ONG qui collaborent avec l'État dans le cadre d'un partenariat public/privé. Le durcissement des conditions de financement par les bailleurs de fonds a tendance à pousser les ONG à glisser vers une mauvaise gestion des financements au détriment de leurs principes de bonne gouvernance et des effets positifs des projets de développement.
[...] Les ONG doivent obligatoirement, par la suite, faire l'objet d'évaluations et d'audits financiers indépendants. Enfin, le troisième ensemble de conditions concerne les modalités de financement proprement dites. La plupart des bailleurs de fonds affectent leurs fonds à des dépenses précises et ne permettent pas aux bénéficiaires de les utiliser pour couvrir leurs frais généraux (les dépenses en immobilisation, les ressources humaines et la collecte de fonds). Les bailleurs de fonds se basent sur des délais prédéterminés pour assurer leur financement et obligent les bénéficiaires, notamment les ONG, à mentionner leurs noms sur des déclarations publiques ou sur les véhicules (Elbers et Arts p. [...]
[...] Une partie importante de ces fonds est confiée aux ONG internationales (ONGI) qui s'engagent à les gérer dans le respect des principes de la bonne gouvernance à travers la mise en œuvre des projets/programmes de développement. Ces ONGI sont devenues des courroies de transmission des percepts occidentaux de la bonne gouvernance particulièrement en matière de défense des droits de l'homme et de promotion (empowerment) des pauvres (Pérouse de Montclos, 2005). Peut-on parler de « bonne gouvernance » dans la gestion de l'aide publique au développement confiée aux ONGI lorsque les programmes qu'elles mettent en œuvre ne favorisent pas une certaine réappropriation de ces percepts occidentaux par les acteurs locaux ? [...]
[...] Une stratégie nationale de croissance accélérée et de prospérité partagée (SCAPP) a été élaborée pour faire face à ces défis dans la période 2016- 2030. Les partenaires bilatéraux et multilatéraux de la Mauritanie continuent d'injecter des centaines de millions d'euros au titre de l'aide publique au développement (APD) pour soutenir la mise en œuvre des stratégies nationales visant à améliorer la gouvernance dans tous les secteurs. Les partenaires internationaux de l'aide au développement passent, de plus en plus, par les ONG pour la mise en œuvre des projets/programmes de développement formulés souvent en collaboration avec les acteurs étatiques. [...]
[...] La quatrième et dernière stratégie s'appelle la description qui désigne un ensemble de réponses visant délibérément à manipuler les perceptions des bailleurs de fonds concernant le respect par les ONG des conditions imposées. Ces stratégies de contournement produisent également des effets pervers sur le terrain. VII. Les effets de la mauvaise gouvernance : la parenté au cœur des actions de développement La parenté peut être définie comme un système ou une structure comportant des relations définies entre classes de parents, formant un tout intelligible où les éléments ne prennent leur signification que les uns par rapport aux autres. [...]
[...] « Comment joindre les deux bouts : les réponses stratégiques des ONG du Sud aux conditions imposées par les bailleurs de fonds », Revue International des Sciences Administratives, Vol 77, p. 743-764. FERRIE, Jean-Noël, « société civile, autoritarisme et globalisation des normes. Une analyse des effets de la solidarité “sans consensus”. », Journal des anthropologues N° 94-95, p. 75-91. Hours, Bernard, (2003). « Les ONG : outils et contestation de la globalisation », Journal des Anthropologues n° 94-95, pp.13-22. Jaglin Sylvy, « Des ONG dans les villes africaines » : le « partenariat », un outil d'autoreproduction ? Mouvements, 2001/1 no13, p. [...]
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