Le livre est un dossier publié en 2003, réunissant des textes qui répondent au titre, à savoir quelle est la légitimité de l'épreuve du baccalauréat. Les textes sont donc écrits par des auteurs différents, et s'échelonnent entre les années 1992 et 2003.
Ce dossier a été réalisé par Stéphane Beaud, maître de conférence en sociologie à l'Université de Nantes et chercheur associé à l'unité de recherche « cultures et sociétés urbaines ». Il est docteur en sociologie de l'EHESS et membre du comité de rédaction de la revue Genèses. Sciences sociales et histoire.
Il travaille notamment sur les mutations de la classe ouvrière et en 2002, il rédige un ouvrage assez proche de celui que j'ai étudié : « 80% au bac… et après ? »
En 1802, Napoléon crée les premiers lycées, destinés uniquement à l'élite ; en 1985, Jean Pierre Chevènement, alors ministre de l'éducation nationale veut opérer une démocratisation de l'école. Il parle de « 80% d'une génération au niveau du bac ». Aujourd'hui, le nombre de bacheliers stagne à 60 % et le baccalauréat semble perdre de sa valeur.
A partir de ce dossier, on s'aperçoit que le baccalauréat est aujourd'hui considéré par de nombreux lycéens comme un diplôme minimum pour l'insertion professionnelle, mais paradoxalement, on observe qu'il est aussi est un frein à la démocratisation tant prônée.
Nous étudierons donc d'abord les évolutions historiques des diplômes proposés, car elles ont entraîné une modification de la répartition des étudiants dans les diverses filières.
Ensuite, nous montrerons que malgré la volonté de réduire les inégalités grâce au processus de scolarisation, celles-ci sont toujours présentes, elles ont seulement été déplacées.
Nous verrons aussi que la volonté de diplômer la population ne correspond pas forcément aux besoins actuels de l'emploi et dérègle donc le marché.
Enfin nous terminerons en exposant les solutions envisagées par les auteurs des articles présentés.
[...] Il s'agit donc d'une scolarisation de masse. On peut observer quatre grandes périodes : de 1960 à 1985, le nombre de bacheliers passe de 11,3% à 30,2% notamment grâce aux bacs technologiques. Entre 1985 et 1995, le taux d'accès d'une génération au bac passe de 32% à la croissance est extrêmement rapide grâce à la diversification de l'offre scolaire et aux investissements de l'état : le nombre de lycées augmente de 25%. Cependant, ces dernières années la croissance est stoppée sous les 70%. [...]
[...] La logique de recrutement est donc totalement faussée par la dévaluation des diplômes. 4eme partie : les solutions Face à cette situation tendue sur le marché du travail, il est nécessaire de remanier les niveaux de formation pour contrer le chômage, mais aussi pour revaloriser les filières courtes et redorer l'image des non- diplômés. Actuellement, c'est l'échec scolaire qui influence le métier futur, plus l'abandon sera précoce, plus les élèves seront dirigés vers des postes d'exécution. Ces postes sont alors vus comme une sanction et ternissent l'image des métiers manuels. [...]
[...] Aujourd'hui un étudiant ayant obtenu un master de biochimie à moins de chance de travailler qu'un jeune apprenti avec un cap de couvreur, ou de boulanger pour lequel la demande est importante. Il est donc nécessaire de revaloriser les filières courtes, de ne pas faire croire que le baccalauréat est le passeport obligatoire pour construire son avenir. Les filières courtes ne doivent plus être une solution face à l'échec scolaire , mais un choix d'avenir pour une insertion professionnelle pérenne. Bibliographie La Documentation française et Stéphane Beaud, Le baccalauréat : Passeport ou mirage ? [...]
[...] Pourtant, la France connaît un taux de chômage entre 6 et 10 pour cent selon les régions. Il y a donc trop de diplômes, on retrouve parfois un bac sur un poste de technicien, il prend la place de celui qui a moins de diplômes et qui pourtant serait plus à sa place. En France, même avec un bon diplôme qui débouche sur un emploi, on nous incite à continuer les études. On retrouve donc un grand nombre de personnes surdiplômées, et qui ne correspondent pas forcément à la demande des entreprises. [...]
[...] La société influence le choix d'orientation des filles par des préjugés sexistes et aboutit à les diriger vers des filières dites féminines qui conduisent à une insertion plus difficile. Enfin, alors que l'on parle d'études accessibles à tous, on voit que les filières sélectives se développent de plus en plus, classes prépas, IUT, voire BTS. Pour ces filières, le bac n'a d'ailleurs quasiment plus de valeur, car le recrutement se fait par les bulletins de notes. Le bac en lui-même n'est qu'une formalité, certes obligatoire, mais moins importante que le contrôle continu. [...]
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