Avant d'être une « terre de départ », les Antilles ont longtemps été une « terre d'accueil » après l'abolition de l'esclavage en 1848. Afin de fournir des « bras », on a fortement importé des travailleurs étrangers venant d'Afrique, de Chine, d'Inde et plu tard de Syrie. « Naître aux Antilles après 1848, c'était naître avec la nationalité française. Prétexte de plus pour visiter la mère patrie ». Mais elle a su inviter les antillais sur sa terre à plusieurs reprises :
- lors de l'exposition coloniale de 1900
- lors de la première émigration des femmes martiniquaises ayant obtenues un contrat de travail comme bonne en 1925-1926
- lors des recrutements par l'armée durant les différentes guerres( deux guerres mondiales et la défense du drapeau français au Mexique, en Indochine et au Viêt-Nam) ainsi que par l'administration coloniale pour des fonctions d'encadrement en Afrique (pour les antillais possédant leur bac)
Mais, dans la première moitié du XXe siècle, l'application des lois sociales de la métropole, les programmes de la médecine et de l'hygiène favorisent un essor démographique qui pose avec plus d'urgence le problème de l'emploi. On peut y ajouter une situation économique catastrophique qui entraîna un accroissement considérable du chômage et une dégradation du pouvoir d'achat. Les Antilles devenues « impuissantes à nourrir leurs peuples, s'avérèrent propices à toutes les mythologies de l'évasion vers l'Amérique, la Guyane et surtout la métropole. ».
Un mouvement d'émigration vers la France avait donc déjà commencé au début du XXe siècle. Pendant les années 1950, sont venues s'ajouter aux fonctionnaires et étudiants de nombreuses personnes recrutées par les administrations, notamment par les Postes et Télécommunications, la Police et les Douanes. Les candidats ayant réussi au concours devaient partir pour la métropole effectuer leur formation; et puisque la majorité des besoins dans ces secteurs se trouvaient en France, notamment en Région Parisienne, les Antillais devaient y rester pendant leur première affectation. L'image très favorable aux Antilles de l'emploi dans les services publics allait constituer l'un des meilleurs atouts pour l'Etat dans l'organisation de l'émigration.
Une deuxième filière importante d'émigration existant avant 1963, quoique moins visible, était le recrutement de domestiques, pour qui les employeurs après enquête de moralité, payaient le passage en France.
Mais face aux problèmes toujours croissants rencontrés par les Antilles, l'Etat français manquant cruciale ment de main d'œuvre dans certaines branches délaissées par les métropolitains et voulant prévenir une explosion sociale, organise l'émigration vers la métropole des antillais par l'intermédiaire d'un nouvel organe d'état créé pour l'occasion : le Bureau des Migrations Intéressant les Départements d'Outre Mer (B.U.M.I.D.O.M. dans la suite du texte) créé en 1962 et mis en œuvre en 1963.
Je ferai tout d'abord une présentation globale de mon sujet pour ce dossier, en expliquant pourquoi ce choix et en quoi est-il ou n'est-il pas un instrument de développement de politiques interculturelles. Puis, dans un second temps, je présenterai l'institution qu'était le BUMIDOM, son rôle et quelques données chiffrées qui viendront appuyer mes dires. Enfin, pour terminer, je parlerai de l'instrument d'Etat qui l'a remplacé et qui existe toujours afin de se rendre compte que l'Etat n'a toujours pas trouvé de solution et que cette migration est bien un problème actuel.
[...] SOMMAIRE INTRODUCTION : Présentation du sujet Choix du sujet Instrument de politiques interculturelles ? Un organe d'Etat, le B.U.M.I.D.O.M Son rôle Ses chiffres La fin du B.U.M.I.D.O.M, le début d'une nouvelle ère ? La fin du B.U.M.I.D.O.M La nouvelle ère de l'A.N.T CONCLUSION INTRODUCTION : Les antillais sont des gens du voyage, c'était écrit dans leur destin. Au départ même de leur histoire, il y eu un voyage, celui là même dont ils ont tant de mal à se remettre : La Traite. [...]
[...] Mais face aux problèmes toujours croissant rencontrés par les Antilles, l'Etat français manquant cruciale ment de main d'œuvre dans certaines branches délaissées par les métropolitains et voulant prévenir une explosion sociale, organise l'émigration vers la métropole des antillais par l'intermédiaire d'un nouvel organe d'état créé pour l'occasion : le Bureau des Migrations Intéressant les Départements d'Outre Mer (B.U.M.I.D.O.M. dans la suite du texte) créé en 1962 et mis en œuvre en 1963. Je ferai tout d'abord une présentation globale de mon sujet pour ce dossier, en expliquant pourquoi ce choix et en quoi est-il ou n'est-il pas un instrument de développement de politiques interculturelle. Puis, dans un second temps, je présenterai l'institution qu'était le BUMIDOM, son rôle et quelques données chiffrées qui viendront appuyer mes dires. [...]
[...] Présentation du sujet : Choix du sujet : J'ai décidé de traiter le sujet du B.U.M.I.D.O.M, car il entre pleinement dans la problématique de mon sujet de Mémoire qui est : B.U.M.I.D.O.M : retour au pays natal ou permanence définitive en métropole ? Le problème était qu'il corresponde à la thématique du cours. Pour cela, je vais d'abord situer mon sujet dans son contexte économique, social et politique pour ensuite voir en quoi il est ou non un instrument de politique interculturel. [...]
[...] En septembre 1961, un Comité Interministériel adopte le principe d'une politique de migration placée sous le signe de la promotion sociale. Par instruction du 21 octobre 1961, le Ministre d'Etat chargé des DOM fixe les directives générales d'un programme permettant de transférer hors de leur département d'origine, une large partie des excédents de la population antillaise et réunionnaise chaque année par : Appel aux seuls volontaires Promotion sociale Double dispersion en métropole vers les métiers et les régions Caractère progressif du mouvement aboutissant à ce que la réussite des premiers appelle de nouvelles candidatures. [...]
[...] Si les problèmes de l'immigration sont pris en charge, en France, par les structures gouvernementales et administratives de l'Etat, les nécessités de la mise en œuvre et de la gestion concrète des options retenues ont conduit à la création d'un organisme ad hoc : le BUMIDOM (arrêté du 26 avril 1963). C'est une société d'Etat, dotée de la personnalité civile et de l'autonomie financière. Il est placé sous la double tutelle du Ministère des DOM/TOM et du Ministère de l'Economie et des Finances. Il s'est vu initialement confier le soin de contribuer à la solution des problèmes démographiques relatifs aux départements d'Outre- Mer. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture