« Deux choses menacent le monde : l'ordre et le désordre. » disait Paul Valéry. En France, c'est plutôt le désordre qui hante les esprits : la crise des autorités est partout, aussi bien dans la sphère privée (famille), que dans la sphère publique (école, justice, police.). Les parents, par exemple, sont souvent dépassés par les événements, les professeurs sont chahutés quand ils ne sont pas sauvagement agressés ; dans certains quartiers les voitures, les maternelles et les collèges sont parfois même incendiés. Les éducateurs ont perdu de leur légitimité. L'autorité des éducateurs est représentée d'abord par l'autorité parentale. Elle consiste en "un ensemble de droits et de devoirs ayant pour finalité l'intérêt de l'enfant. Elle appartient aux père et mère jusqu'à la majorité de l'enfant pour le protéger dans sa sécurité, sa santé et sa moralité, pour assurer son éducation et permettre son développement dans le respect dû à sa personne". (art.371 du Code Civil)
Toutefois les professeurs et éducateurs détiennent eux aussi une forme d'autorité qui allie éducation, respect des autres et obéissance en collectivité. L'autorité vient donc du milieu familial et du milieu scolaire et elle est au service de l'apprentissage du respect des valeurs. Ainsi parlerons-nous de l'autorité des éducateurs.
La crise actuelle de l'autorité dans la société moderne induit des bouleversements majeurs dans le monde de l'éducation. C'est ainsi que l'on assiste, non seulement au sein de la famille à un refus catégorique d'obéir mais aussi, plus grave, à une montée de la délinquance juvénile (vols, injures, agressions).
Face à cette perte d'autorité, dans quelle mesure faut-il renforcer l'autorité éducatrice ? Quelle est l'autorité idéale afin de rendre la légitimité nécessaire à l'autorité des adultes ? Jusqu'où faut-il renforcer l'autorité ?
La société connaît ainsi une crise de l'autorité, amenée par la rupture de 1968 et la mutation du système d'éducation. C'est ainsi que les professionnels, souvent inquiets, voire angoissés, prônent la restauration de l'autorité.
[...] Des psychologues interviennent dans les débats, les discussions sont centrées sur la relation parents/ados et les astuces anti-colère s'échangent en grand nombre. Mr.D., père de famille débordé, témoigne auprès de parents en détresse : Ma fille de 6 ans 1/2 me faisait une énième crise après une semaine difficile et j'arrivais à saturation de ces crises et caprices. Elle pleurait et criait, alors je l'ai emmené devant la glace et je lui ai demandé de se regarder. Ca été radical. Arrêt des pleurs ! [...]
[...] sont le signe du mal être général des jeunes. Une mutation en profondeur est en marche et une nouvelle forme d'éducation apparaît. Ainsi le sablier s'est renversé et la société est entrée de plein pied dans un modèle éducatif permissif. Passé le cap de l'année 68, on estime que pour s ‘épanouir les enfants ont besoin d'amour et de manifestations extérieures d'amour. C'est la période Peace and Love marquée par la permissivité, le laisser aller. Ce manque flagrant d'autorité n'apporte aucune limite essentielle à la formation citoyenne des enfants. [...]
[...] Le jeune répond Ok, dans cinq minutes. L'éducateur lui demande de prendre son médicament avant de goûter mais le jeune répond après L'éducateur, qui ne lâche pas prise devant le refus d'obéir du jeune, lui demande à voir les médicaments. Le jeune part et revient les mains vides. L'éducateur le relance trois ou quatre fois de cette façon et finalement, le laisse goûter sans avoir vu les médicaments Aussi, l'éducateur ne juge pas nécessaire d'expliquer la décision au jeune, ce dernier devant s'y plier par le seul fait de la relation hiérarchique à laquelle il est soumis. [...]
[...] Ceci ne veut pas dire pour autant qu'il faut tout le temps l'accord des deux parents pour toutes décisions concernant l'enfant. L'autorité parentale, c'est aussi le pouvoir de décider de l'éducation de l'enfant, en particulier, du choix de l'établissement scolaire. De même, ils décident ensemble de son éducation religieuse. Par ailleurs, afin de faire respecter leurs décisions, les parents peuvent exercer un pouvoir disciplinaire qui est toléré par le Droit. Ceci veut dire qu'une simple fessée ne constitue pas une violence sur un enfant, mais, si ce pouvoir est exercé de façon exagéré, les parents seront condamnés sévèrement. [...]
[...] La mère ajoute au gamin : Sois gentil, range tes chaussures. Voyant celles de son mari, elle ajoute devant l'enfant avec une pointe d'ironie : Chéri avant de dire à ton fils de ranger tes chaussures tu pourrais commencer par les tiennes. L'enfant, soutenu par sa maman, finit par ranger ses souliers en râlant : Moi j'rangerais d'abord mes chaussures avant de le demander à mes enfants. D'après le modèle autoritariste, tout interdit risque de briser d'enfermer et même de traumatiser l'enfant. [...]
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