Tout au long de ce dossier, nous essaierons de mettre à jour les logiques d'Etat, d'acteurs et de médias qui révèlent la singularité de l'attentat d'Omagh city en 98. J'ai choisi pour cela de travailler sur des articles du Monde des 18 et 19 août 98, de Libération des 17 et 18 août, de l'Humanité du 17 août, mais aussi du Times des 17, 18 et 19 août et de l'International Herald Tribune des 17 et 18 août.
J'aurais aimé, pour être au plus près de l'événement, trouver des journaux irlandais, malheureusement ça n'a pas été possible
[...] On remarque que, encore une fois, seul le journal anglais du corpus va vraiment au fond de l'analyse et détaille les initiatives des autorités. Conclusion En conclusion, on peut donc constater que le traitement par les journaux d'un événement tel que l'attentat d'Omagh diffère considérablement selon la nationalité des médias. Il est intéressant de constater que si le "Broadcasting ban" de M. Thatcher a pendant quelques années muselé la presse anglo-saxonne à propos des "troubles" en Irlande, celle-ci s'est vraiment "libérée" à présent et retranscrit tous les tenants du conflit. [...]
[...] Dans ce même article, on apprend que les terroristes n'ont jamais visé le centre commercial et que leur but n'était pas de tuer le plus de monde. Ceci relance le débat sur l'avertissement téléphonique. Dans le traitement de cet événement, on peut donc dire que les médias anglais remplissent mieux leur rôle que les autres, puisqu'ils donnent au lecteur toutes les clés pour comprendre l'événement et ses enjeux. les logiques d'Etat On peut déjà s'interroger sur le rôle des autorités dans la gestion de l'attentat, tel qu'il est reflété par les journaux du corpus. [...]
[...] Ensuite, une chronologie générale de la partition de l'Irlande (1921) aux élections à la nouvelle Assemblée (1998) . Un élément de cette chronologie semble assez illogique : le journal mentionne que l'IRA prend les armes en 1970 puis précise plus loin, le 31 août 1994, que l'IRA ce sont des républicains catholiques Enfin, un petit dessin présente la paix comme un chemin semé de barrières qui se lèvent de la signature de paix aux élections. - Dans Libération, l'encadré historique ne présente que les étapes du processus de paix, tandis que dans le Monde, on ne récapitule que les principaux attentats. [...]
[...] D'ailleurs ici on ne dissocie à aucun moment commanditaire et auteur de l'attentat. Les médias se servent des victimes pour porter leur jugement: - dans le Times et l'Humanité, on n'hésite pas à choisir le terme "innocents" pour les désigner en Une, terme repris dans l'encadré de Robert Hue, secrétaire général du PCF "des dizaines de victimes innocentes". - Dans Libération également, on recherche l'émotion en mêlant des éléments de description objective forts et des éléments beaucoup plus subjectifs: "puis les premiers cris, les pleurs et ces visages encore tâchés de sang qui cherchent du regard un proche, un soutien", ou encore "le chaos est intégral, les corps déchiquetés jonchent la chaussée De la même manière, les dénominations des terroristes sont empreintes d'un jugement affiché, revendiqué. [...]
[...] Ensuite, les journaux rapportent plus dans le détail les mesures prises pour contrer les terroristes: - International Herald Tribune du 17 août: on n'est pas encore sûr de l'identité des terroristes, en conséquence les promesses des hommes politiques sont assez floues "to hunt down those responsible for this outrage" et Bertie Ahern dans la suite de l'article p "promised that the dissidents responsible for the bombing would be "ruthlessly suppressed"". Le 18 août, le titre "police arrest 6 over Irish bomb blast" annonce de manière très formelle les premières arrestations de suspects. "British police" est placé en sujet de la phrase tandis que "six men" est l'objet, et cette tournure de phrase indique bien que le pouvoir est maintenant entre les mains des autorités. [...]
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