Banlieues françaises, ghettoïsation, Ethnicisation, délinquance, nouveaux ghettos
En juillet dernier, trois nuits d'émeutes éclatent dans la banlieue de Grenoble à la suite d'une intervention policière et de la mort d'un jeune homme, suspecté d'un braquage, après une fusillade. Ces trois jours d'extrême tension réaniment le débat sur les banlieues, la hausse de la délinquance, de la criminalité, de l'insécurité, des problèmes que les pouvoirs publics et les médias aiment associer en France à l'identité. Cette « Flambée de violence » selon le Chef de l'Etat dans son discours le 30 juillet à Grenoble « C'est la conséquence de 50 années d'immigration insuffisamment régulée qui ont abouti à un échec de l'intégration », « C'est donc une guerre que nous avons décidée d'engager contre les trafiquants et les délinquants. Comme nous l'avons fait en Seine-Saint-Denis, nous avons décidé de nous occuper particulièrement de certains territoires qui ont besoin d'une action ciblée pour que les conditions de l'ordre républicain y soient rétablies ». Ce discours illustre la volonté d'intervention de l'Etat pour remettre de l'ordre dans les banlieues, ces « zones de non-droit », ces territoires qui connaissent une hausse de la criminalité et ces populations issues de l'immigration, stigmatisées, avec des problèmes d'intégration. Cette stigmatisation se retrouve même dans la définition du « Petit Robert » du mot banlieue : ensemble des agglomérations qui entourent une grande ville et qui dépendent d'elle pour une ou plusieurs de ses fonctions, ce sont des communes suburbaines récentes posant souvent des problèmes sociaux.
[...] Cela fait 30 ans que rien a changé selon ce dernier, que plus aucune politique n'est mené, qu'il y a une absence de moyens. Ces zones ne sont plus prioritaires. Elles représentent 20% des écoliers et collégiens mais seulement du budget de l'éducation nationale et ne reçoivent en moyenne que 10% des postes de professeurs selon une étude de Fabrice Hervieu-Wane pour le magazine Sciences Humaines. Il faut donc relancer ce processus d'éducation nécessaire pour l'avenir de ces banlieues qui ont une population très jeune. [...]
[...] En France, on fait un amalgame très stigmatisant entre banlieue et ghetto qui vise à dramatiser une situation qui n'est pas perdue. Justement au lieu de voir cette évolution des banlieues comme un problème insurmontable, il faut la voir comme une ultime sonnette d'alarme. Au lieu d'agir par la seule répression des trafics, des clandestins Ne faut-il pas que la politique agisse sur l'éducation, la santé, l'emploi On tente de régler un problème en agissant non pas sur les causes de ce dernier, mais sur les conséquences, c'est cela qu'il faut changer. Des solutions locales émergent. [...]
[...] Assistons-nous à une ghettoïsation à l'Américaine des banlieues françaises ? Intro : En juillet dernier, trois nuits d'émeutes éclatent dans la banlieue de Grenoble à la suite d'une intervention policière et de la mort d'un jeune homme, suspecté d'un braquage, après une fusillade. Ces trois jours d'extrême tension réaniment le débat sur les banlieues, la hausse de la délinquance, de la criminalité, de l'insécurité, des problèmes que les pouvoirs publics et les médias aiment associer en France à l'identité. Cette Flambée de violence selon le Chef de l'Etat dans son discours le 30 juillet à Grenoble C'est la conséquence de 50 années d'immigration insuffisamment régulée qui ont abouti à un échec de l'intégration C'est donc une guerre que nous avons décidée d'engager contre les trafiquants et les délinquants. [...]
[...] En 2005, Sarkozy promet seulement de nettoyer les banlieues au Karcher pour éliminer toute la racaille qui y vit. Cette simple phrase est significative de l'état d'esprit du chef de l'Etat français par rapport au cas des banlieues et montre qu'une action en profondeur ne sera pas mise en place durant son mandat pour changer la vie de ces populations de plus en plus stigmatisées. Cette façon de traiter la question des banlieues a toujours existé en France. On a vu que sur plusieurs points, les banlieues et le Ghetto sont comparables. [...]
[...] Jusqu'à aujourd'hui la politique, la médiatisation n'a fait qu'accentuer la stigmatisation, la ségrégation sociale et spatiale de ces populations et a permis l'émergence d'une vaste idée de dualisation de la société liée à l'accentuation des différences culturelles, des formes familiales. De plus ces principes sont repris par des partis politiques comme le FN qui attise la haine contre ces populations, leur culture, leur religion, l'islam notamment, très présent dans les banlieues. et qui développe la stigmatisation. Nécessité d'une prise de conscience politique et sociale. - L'action politique doit réinvestir les banlieues. Maintenant il faut arrêter de tourner en rond, il faut réagir. L'Etat doit réinvestir les banlieues avec une politique sociale et économique, non répressive. [...]
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