L'approche en termes de classes sociales demeure-t-elle pertinente pour rendre compte de la structuration de la société française actuelle ?

Thèmes abordés

France, société française, classes sociales, Karl Marx, inégalités sociales, groupes professionnels, critères de hiérarchisation, classe moyenne, tertiarisation de l'emploi, population active, conditions de travail, diplômes, salaires, genre, zones rurales, échelle sociale, accès aux soins, espérance de vie, conscience de classe, écoles privées

Résumé du document

Au XIXe siècle, Karl Marx a analysé la société capitaliste comme une société de classes dans laquelle s'opposent la bourgeoisie et les prolétaires. La bourgeoisie est dominante dans le processus de production, car elle est propriétaire des moyens de production. Les prolétaires quant à eux sont dominés dans le processus de production puisqu'ils ne sont détenteurs que de leur force de travail.
Mais depuis le XIXe siècle, la société française a évolué. Elle a connu un processus de moyennisation aujourd'hui remis en cause par la progression d'inégalités qui ne reposent pas seulement sur un critère économique. On peut alors se demander si l'approche en termes de classes sociales est encore pertinente pour décrire la société française actuelle.
Les individus s'identifient-ils encore à leur place dans le domaine économique ?
Ne préfèrent-ils pas s'identifier à d'autres critères ?

Extraits

[...] Effectivement les femmes gagnent en moyenne euros nets par mois contre euros pour les hommes (document 2). Cet écart reflète des différences de professions, mais aussi des différences de temps de travail, révélatrices d'un inégal partage des tâches domestiques, et enfin des discriminations. Il y a également de fortes inégalités selon l'âge. Par exemple, les jeunes sont plus touchés que les autres par le chômage, par la précarité de l'emploi et donc par la pauvreté. Ils ont donc plus de restrictions de consommation, ils occupent des logements plus petits, moins confortables que les autres tranches d'âge. [...]

[...] L'approche en termes de classes sociales demeure-t-elle pertinente pour rendre compte de la structuration de la société française actuelle ? Au XIXe siècle, Karl Marx a analysé la société capitaliste comme une société de classes dans laquelle s'opposent la bourgeoisie et les prolétaires. La bourgeoisie est dominante dans le processus de production, car elle est propriétaire des moyens de production. Les prolétaires quant à eux sont dominés dans le processus de production puisqu'ils ne sont détenteurs que de leur force de travail. [...]

[...] Par exemple, les employés administratifs détiennent des diplômes plus élevés que les autres employés et leurs conditions de travail sont très différentes. On peut également remarquer qu'en 2016 le salaire mensuel net des hommes ouvriers était de 1731 Euro alors que celui des ouvrières ne s'élevait qu'à 1 441Euro. Ces différences créent une distance intra-classe qui réduit le sentiment d'appartenance à un même groupe. L'affaiblissement de l'identification subjective à une classe sociale est accentué par le renforcement du processus d'individualisation, processus par lequel l'individu s'autonomise des règles de son groupe. [...]

[...] Néanmoins, l'analyse de la société française en termes de classes sociales garde une certaine pertinence. L'approche par les classes sociales permet de rendre compte de la structuration de la société française L'approche en termes de classes sociales demeure pertinente pour rendre compte de la structuration de la société française actuelle : les classes en soi continuent d'exister, les classes pour soi n'ont pas complètement disparu et la stratification sociale peut être multidimensionnelle. Tout d'abord les classes en soi existent toujours. [...]

[...] Puis dans une deuxième partie, nous nous apercevons que cette approche permet tout de même de rendre compte de la structuration de la société française. L'approche par les classes sociales est moins pertinente pour décrire la société française aujourd'hui L'approche en termes de classes sociales est aujourd'hui moins pertinente pour décrire la société française actuelle en raison de la moyennisation de la société, mais aussi de la perte d'homogénéité des groupes professionnels et de l'existence d'autres critères de hiérarchisation. La société française s'est moyennisée. [...]