Pour une approche de l'identité française en 2010

Résumé du document

Multiséculaire et plurielle, l'approche de l'identité française a été et est encore l'objet d'un débat qui s'est souvent transformé en enjeu politique. En effet, depuis la période prérévolutionnaire - durant laquelle le corps royal incarnait l'identité française – à nos jours où cette identité est matérialisée par un certain nombre de symboles, les circonstances nationales et internationales ont imposé à la France et aux Français d'adopter certaines approches.

Aussi, dans un contexte européanisé et mondialisé, quelle approche doit-on adopter de l'identité française afin de la préserver et de permettre à chacun de ses nationaux de s'y reconnaître ?

Extraits

[...] Enfin, nous tenterons d'inclure dans cette approche les enjeux auxquels doit faire face une telle approche. I. Les dangers d'une approche privilégiant les nationaux à travers des éléments figés Il s'agit d'analyser ici les dérives pouvant surgir des approches généralement encouragées par la classe politique française, et par certains historiens. A. Les limites d'une approche de l'identité nationale basée sur l'histoire Comme l'ont souligné des historiens tels que Ernest RENAN (qu'est-ce qu'une nation, 1882), ou encore Fernand Braudel (L'histoire de la France), pour adopter une approche raisonnable et réaliste de l'identité française, il convient d'inclure au maximum l'ensemble des Français. [...]

[...] Ainsi, reconsidérer à l'aune de chaque transformation l'identité française s'avère être un exercice nécessaire. Ce dernier doit être conjugué à un autre type de relativité : la relativité dans l'espace. B. La relativité dans l'espace : gage d'une meilleure insertion de l'identité nationale au sein des espaces européen et international En effet, la relativité dans l'espace correspond à une approche qui englobe celle des Européens, puis celle des êtres humains à travers le monde. Autrement dit, l'on peut définir l'identité française en s'appuyant sur celle que nous attribuent les autres à savoir ceux qui ne sont pas des nationaux. [...]

[...] C'est ainsi que l'Histoire, par le passé et le présent, sert à définir l'identité française, mais surtout de la transmettre. C'est dans cette logique que l'historien français Ernest Renan parle (dans son discours Qu'est-ce qu'une nation?) d'un riche legs de souvenirs qu'il incombe aux Français de transmettre aux générations futures. Ainsi, l'approche historique permet-elle une approche continuiste, c'est-à-dire qui fait le lien entre le passé et le présent et confère donc à chaque français le désir de vivre ensemble. À cet égard, le devoir de mémoire est significatif. [...]

[...] Multiséculaire et plurielle, l'approche de l'identité française a été et est encore l'objet d'un débat qui s'est souvent transformé en enjeu politique. En effet, depuis la période prérévolutionnaire - durant laquelle le corps royal incarnait l'identité française à nos jours où cette identité est matérialisée par un certain nombre de symboles, les circonstances nationales et internationales ont imposé à la France et aux Français d'adopter certaines approches. Il y a souvent eu opposition entre une approche élitiste, considérant la culture comme maillon essentiel de l'identité française, et une approche davantage populaire mettant l'accent sur le sentiment des peuples français. [...]

[...] Pour ce faire, une approche qui se veut ouverte doit intégrer un certain nombre de dimensions. A. La relativité de l'identité nationale dans le temps : prélude à une ouverture de cette conception identitaire Dans un premier temps, cette approche nécessite une certaine relativité. Et ce, aussi bien dans l'espace que dans le temps. D'une part, la relativité dans le temps correspond à une démarche qu'adoptent aussi bien l'historien Fernand Braudel que le penseur Pierre Nora dans Crise d'identité, déclin de la nation et modernité en y affirmant Lorsqu'il n'y a plus de continuité avec le passé, la nouvelle trilogie est : mémoire, identité, patrimoine Par cette citation, Pierre Nora entend souligner que l'identité française est une réalité historique en proie à d'incessantes variations. [...]