Toute société est régie par des lois, dont la présence peut éventuellement sembler contraignante. Diverses et plus ou moins complexes, les lois sont volontiers perçues comme formulant un ensemble d'obligations ou de restrictions, même s'il est rare que l'on rêve de toutes les supprimer. L'individu peut être surpris ou dérouté par une loi, alors qu'on affirme que « nul n'est censé ignorer la loi »: il s'agit donc de connaître les lois et de les intérioriser.
Cela signifie-t-il qu'un tel apprentissage aurait une fonction d'éducation? Cette dernière implique une différence, ou une inégalité, entre l'éducateur et celui qui subit l'éducation.
[...] Légiférer suppose que l'on obéisse à l'intérêt commun ou général, et donc que l'on suive la raison (puisque celle-ci vise l'universel). On peut rappeler le modèle proposé par Kant concernant la morale: chacun peut légiférer grâce à sa raison (pratique) qui annule les intérêts égoïstes en se préoccupant de l'universalité de la loi. Qui est à l'origine des lois? Pour la théorie démocratique (depuis Rousseau, Du contrat social), les lois sont l'expression de la volonté générale c'est-à-dire de l'intérêt commun du peuple. [...]
[...] Appartient-il aux lois d'éduquer les hommes? Toute société est régie par des lois, dont la présence peut éventuellement sembler contraignante. Quel est leur objet véritable? Diverses et plus ou moins complexes, les lois sont volontiers perçues comme formulant un ensemble d'obligations ou de restrictions, même s'il est rare que l'on rêve de toutes les supprimer. L'individu peut être surpris ou dérouté par une loi, alors qu'on affirme que nul n'est censé ignorer la loi il s'agit donc de connaître les lois et de les intérioriser. [...]
[...] III- Que révèlent des lois prétendant éduquer les hommes Des lois peuvent organiser l'éducation: Le système éducatif organisé dans un pays moderne dépend lui-même d'un certain nombre de lois générales (affirmant le droit à l'éducation, le devoir d'envoyer les enfants à l'école jusqu'à tel ou tel âge, etc.). Mais ces lois ne peuvent en organiser le contenu que de manière générale: l'éducateur (l'enseignant) bénéficie d'une liberté pédagogique à l'intérieur du programme qu'il doit respecter. On a la confirmation avec l'existence de conflits possibles dès que le pouvoir politique veut orienter précisément les contenus à enseigner (en histoire par exemple, ou éventuellement en philosophie). [...]
[...] Rousseau: éduquer, c'est donner de bonnes mœurs à l'enfant). L'objectif est de discipliner l'enfant (pour qu'il ne perturbe pas le groupe social), et de l'habituer à obéir (d'abord à l'éducateur lui- même, puis aux lois de la société). L'éducateur doit au contraire être majeur C'est parce qu'il possède certaines connaissances (de comportement et de théorie) qu'on reconnaît à l'éducateur la capacité à éduquer. De ce point de vue, il est en un sens un modèle pour l'enfant qui peut prendre exemple sur sa conduite et s'enrichir intellectuellement à son contact. [...]
[...] Si ces lois sont trop précises, quel est le risque? Il est cependant arrivé qu'un pouvoir politique légifère sur le contenu des disciplines qui doivent composer l'éducation: théories racistes (Allemagne nazie), histoire orientée à la gloire des dirigeants en place (stalinisme en URSS), etc. Dans de tels cas, on a affaire à une éducation dirigée, non pas vers l'autonomie des futurs citoyens, mais au contraire vers l'obéissance systématique de non citoyens aux exigences du pouvoir: c'est le totalitarisme, avec l'annulation qu'il vise des libertés de chacun. [...]
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