L'origine et la diffusion des masques ont pu être peu à peu découvert grâce à l'aide de l'archéologie et des sciences humaines. Nous savons que l'art du masque remonte à la plus haute Antiquité, dans des anciennes civilisations telles que la Grèce et l'Egypte antique.
En Egypte, les masques servaient à cacher les visages des morts, plus exactement des momies, et ainsi de mettre en relation des jeux rituels avec le culte des morts.
En Grèce, les masques de théâtre antique qui célébraient des mystères dyonysiaques. A l'origine, les masques grecs étaient des accessoires cérémoniels et des objets cultuels (culte aux Dieux). Plus tard, la Grèce antique mettait plus en avant les masques de fêtes et théâtres
qui permettaient d'accentuer le caractère tragique ou comique des personnages.
En ancienne Gaule, les masques en métal, en bronze ou en argent témoignaient de l'existence de divinités celtiques ou gallo-romaines.
Il y a plusieurs formes et dérivés de masques possibles. Les masques détiennent autant de variété morphologiques que de variété de fonctions différentes que nous allons voir par la suite : en effet il y a le masque de théâtre, puis encore le masque de danse, de parade, de médecine… sans parler de leurs dérives comme le masque de case, masques votifs, masques amulettes, masques d'applique…
[...] C'est le manatou de l'ancêtre. Le masque à transformation représente l'ancêtre du clan, dont il octroie au chef ses pouvoirs. Un masque à transformation montre l'ancêtre combattant ses rivaux pour la prise du pouvoir. Les trois facettes du masque symbolisent la lutte acharnée et chacune illustre un épisode déterminé de la mythologie d'un clan et manifeste le chant secret qui lui est propre. Masque à transformation kwakiutl 4 Franz Boas, The social organisation and secret societies of the kwakiwil Indians, Smithsonian Institution, Washington http://www.google.ch/imgres?q=masque+%C3%A0+transformation+kwakiutl&um=1&hl=fr&sa=N&b iw=1366&bih=667&tbm=isch&tbnid=vZsiEuKdlMHo1M:&imgrefurl=http://www.fabula.org/archives_ unes_atelier_2010.php&docid=DcpPCja1D9l6rM&imgurl=http://www.fabula.org/actualites/docume nts/39967.jpg&w=600&h=479&ei=hAvSTtfpC6HT4QToh_gi&zoom=1&iact=rc&dur=202&sig=1165330 31028699506778&page=1&tbnh=147&tbnw=212&start=0&ndsp=18&ved=1t:429,r:2,s:0&tx=77&ty= 105 Autre exemple, le masque de théâtre est signe distinctif par excellence. [...]
[...] Dans le théâtre, tout est dans la subtilité entre la sacralisation du masque (symbolisé par la pantomime) et la représentation théâtrale. Par exemple, chez les européens, nous savons que des masques ont été utilisés à des fins d'invocation du diable dans certaines corporations, telle que celle de St. Michel à Gand (FlandreOrientale, en Belgique), dont les membres exécutaient au XVIIème siècle des pantomimes masquées, entre autres des danses diaboliques. Masque Gigaku dans la galerie des trésors du Horyu-ji à Tokyo-Ueno. [...]
[...] De nombreux peuples ont attribué à leurs masques une existence personnelle. Une existence qui régit à la fois l'existence terrestre et la vie des êtres invisibles. Par exemple, en Mélanésie, plus précisément chez les Papous Orokolo (golfe Papou, Est de la rivière Purari, en Papouasie-Nouvelle Guinée), il existe trois classes de masques : Les hovave ii) Les hevehe iii) Les eharo 2 ii) René Thévenin et Paul Coze, Mœurs et histoire des Peaux-Rouges, Payot édit., Paris Ils se distinguent les uns et les autres par leurs formes, leurs attributions religieuses, leurs danses, leurs fabrications. [...]
[...] Peintures corporelles, tatouages, déformations, ornements modèlent ainsi le corps de tout homme et femme à l'image des forces et des énergies qui assurent la bonne marche de la nature et de la société, qui ont présidé à la mise en œuvre du cosmos dans les temps mythologiques. Dans cette perspective de l'Un, le masque prend sa pleine valeur d'instrument de métamorphose. Ce qui nous amène à dire que : L'institution des masques correspond à un stade archaïque de l'évolution de la conscience, car elle ne peut distinguer l'être et l'apparence. Le masque est consubstantiellement le porteur. [...]
[...] Il surmonte la contradiction à travers la dissimulation de son vrai être et l'exposition du nouveau, dont les peuples dits primitifs ne font plus la distinction. L'homme qui se masque y est censé de perdre réellement son identité pour permettre à l'ancêtre, à l'animal totémique, au héros mythique de se manifester à visage découvert. Ainsi, les jeûnes, les rites purificatoires, les cérémonies peuvent avoir une action sur l'organisme des spectateurs et des acteurs. Mais le secret du porteur de masque, qui se métamorphose en un être qui par définition lui est supérieur, n'est pas d'ordre hallucinatoire. [...]
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