Anthropologie, ethnologie, relations à l'autre, colonialisme, descriptions civilisationnelles, méthode qualitative, moeurs, coutumes, comparaison, observation, apprentissage
L'ethnologie et l'anthropologie naissent avec la mise en contact de l'Occident avec les autres continents. Aux prémices de cette discipline, une distinction s'effectue entre The West and The Rest : l'anthropologue ou l'ethnologue est souvent le colon, l'administrateur colonial qui étudie les coutumes avec l'ensemble des cadres mentales qu'il a incorporées, ou du moins celui qui s'appuie sur les structures coloniales pour effectuer des enquêtes de terrain. C'est par exemple le cas de Lewis Henry Morgan dans son ouvrage "Ancient Society, or Researches in the Line of Human Progress from Savagery, through Barbarism to Civilization" qu'il publie en 1877.
[...] Nombreux sont en effet les anthropologues et ethnologues qui mettent en avant la puissance de la socialisation dans les perceptions, mais également dans la manière de se placer dans son quotidien. Par exemple, Marcel Mauss, père fondateur de l'ethnologie et fondateur de l'institut d'ethnologie de Paris avec Lucien Lévy- Bruhl et Paul Rivet en 1926, a dégagé la notion de technique de corps, et plus généralement la place de techniques dans la société. Il montre qu'elles sont le résultat de détermination culturelle et sociale, que le groupe social s'y trouve à l'origine. [...]
[...] Il est nécessaire pour l'anthropologue de connaitre ce versant de la société pour, d'une part questionner le réel, les coutumes, les schémas de pensée de ce qu'il observe, mais aussi pour mettre à distance ses propres schémas de pensée auxquels on est socialisés dans l'interprétation du quotidien et des objets auxquels on est familiers. Cela permet aussi de voir que l'objet social étudié apparaît sous différent aspect de la vie sociale des individus, et qu'il faut l'étudier dans un ensemble vaste et relationnel. III. [...]
[...] On peut alors comprendre un ensemble de pratiques par l'étude du mariage qui ne seraient pas compréhensible sinon : la Saint Valentin, les soirées « en couple », les sites de rencontre sérieux, les speed dating Le mariage, parce qu'il est une exigence sociale et parce qu'il crée l'autrui significatif (contrairement à d'autres sociétés où cet autrui peut être multiple ou être trouvé dans d'autres relations plus qu'en occident), crée un ensemble de dynamique par lesquels les individus agissent. [...]
[...] Héritage du banquet de Platon, de la littérature amoureuse de plusieurs siècles, la forme sociale que prend l'amour dans notre société occidentale est celle du mariage, c'est-à-dire l'union de deux individus dans un temps long et dans une optique d'exclusivité. Un voyage spatial et temporel permet de voir que des sociétés n'arborent pas cette relation particulière dans l'ensemble de la structure sociale, ou qu'il prend simplement la forme d'un équivalent vague. Kelner et Berger, dans Le mariage et la construction de la réalité qu'ils publient en 1964 retrace la construction sociale du mariage. [...]
[...] C'est peu à peu en sortant de ce face-à-face entre hommes blanc et colonisés que l'anthropologie n'aborde plus l'autre de manière substantialiste, figé dans une temporalité le renvoi à l'archaïsme, hermétique aux mutations et aux évolutions. C'est dans ce même temps que l'anthropologie prend conscience d'elle-même dans sa relation à l'autre : la culture s'observe dans une perspective relationnelle, autrui est différent, mais seulement par rapport à moi. Cette dimension de l'autre est accentuée par les migrations et le cosmopolitisme qui décentre les individus dans leurs quotidiens. [...]
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