D'après le temps occidental de vivre, d'après la lecture ethnocentriste du Monde et l'arrivée des sciences humaines se penchant sur la notion de travail au sein d'une société, on arriverait à comprendre ce concept comme un ensemble d'activités propres, visant à réaliser les différents phénomènes de l'économie. On y entend par là les différentes étapes de production, distribution, échange ou encore consommation de biens et richesses. De cette façon, quelque voyage en terre indigène a permis une prise de recul sur sa propre conception du travail et ainsi, des études ont été faites face à des activités qui auraient été nommées de travail, par les occidentaux et non plus par les autochtones.
[...] Aujourd'hui, on pourrait poser cette question de travail dans le cadre des métiers de l'art, de l'intellectuel : si l'on garde cette trame analytique, peut-on y voir quelque pénibilité ? L'effort mental et intellectuel, cervical peut-il être inséré en ces termes ? On pourra parler notamment de la pénibilité lorsqu'il y a harcèlement moral d'un haut placé sur l'employé, de pénibilité lorsqu'un corps bien qu'en bonne santé se trouve face à des conditions de travail inadéquates à ses capacités, que ce soit en terme de capacité physique ou de savoir-faire. [...]
[...] Cet exemple montre donc que les définitions premières prennent une forme différente en fonction du contexte dans lequel on le place, et ramène peut-être à se demander si le travail doit être défini pareil où que l'on soit. Alors, voyons, toujours dans cette perspective explicative du travail, d'autres ethnographies menées, rapportée par Meda dans son œuvre le travail une valeur en voie de disparition[2], et d'autres. Au Portugal des années 1980, le travail était vu comme l'activité des paysans, journaliers et ouvriers, alors que les professeurs et autres employés salariaux ne l'étaient pas. [...]
[...] De même en France d'après-guerre, et toujours d'actualité, les objets de recherche se bornant à cerner la division et l'organisation du travail, la durée, les rythmes et temps de travail, les questions de la qualification, du salaire et de la formation, celles de l'emploi et du chômage, la division sexuelle du travail et la question du travail féminin, la sociologie des professions, les études sur la classe ouvrière, les syndicats et les mouvements sociaux Tant de sujets divers et pourtant liés par la même idée que le travail reprend : - l'action qui mène à l'aboutissement des étapes de l'économie : production, distribution, consommation, où un groupe de personnes travaillant avec des outils et machines : les forces productives - le travail suppose une organisation, comme division du travail, par âge, sexe ou classe sociale, par hiérarchisation, et pour des fins particulières, l'efficacité, la lutte contre le chômage, etc - Ces personnes, par l'intermédiaire des termes de valeur, pénibilité, qualité et possession de savoir-faire, tendaient à une rémunération - Le travail a donc un but, financier, matériel, qui va répondre à des fins utiles telles que la subsistance. Travail en pays exotique Lorsqu'il partit en Polynésie afin d'étudier les comportements économiques de la société dans laquelle il arrivât, Marshall Sahlins découvrit un mode d'économie où l'activité était le moins pénible possible, le but était la satisfaction des besoins, mais de façon exagérée. Il remarqua une surabondance des productions, qu'il comprit les activités économiques comme dépassant le but de subsistance. [...]
[...] Autre approche, celle de la vision éclatée de la notion de travail, où la Grèce ancienne avait un vocabulaire particulier pour différentes tâches : - Ponos : l'activité menant à la pénibilité - Ergos : les activités agricoles et guerrières - Tec né : notion de connaissance technique et de possession d'un savoir- faire. De même, dans la Rome antique, opus était le travail effectué, opéra l'activité en elle-même. Labore, plus complexe étant l'activité de l'accouchement ou encore celle des guerriers, où peine et souffrance sont les caractéristiques. La notion de labore est dite appliquée sur tout le monde, objet, animal, plante ou personne a un labore. [...]
[...] De cette façon, quelque voyage en terre indigène a permis une prise de recul sur sa propre conception du travail et ainsi, des études ont été faites face à des activités qui auraient été nommées de travail, par les occidentaux et non plus par les autochtones. Voilà pourquoi nous proposons de reprendre ce questionnement, en posant les définitions premières et utilisées dans le monde occidental. Nous dégagerons donc une première partie dont l'impact épistémologique a un rôle déterminant dans la compréhension de ce terme. Puis, en reprenant les points dominants du concept, nous tenterons de voir s'ils sont universellement compréhensibles, à l'appui de différents exemples non occidentaux. [...]
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