Les îles de la Caraïbe sont des aires politiques, sociales, économiques et culturelles avec des caractères spécifiques, mais qui partagent une histoire et une géographie et, par conséquent, des traits culturels de fond communs. Fragmentées d'un point de vue géographique et linguistique, les petites et les grandes Antilles sont unies par le même passé. Un passé fait de traite des esclaves noirs déportés d'Afrique et de colonisation par les grandes puissances européennes qui ont imposé leur langue, leur culture et surtout leurs intérêts sur le territoire caribéen.
Aujourd'hui la Caraïbe est un laboratoire multiculturel qui peut préfigurer une hybridation complexe vers laquelle notre planète semble être lancée.
[...] À l'opposé de cette théorie, on retrouve celle de Frazier (ibid. : 331), qui dit que c'étaient surtout les conditions concrètes d'existence en situation de plantation qui ont engendré ce style de famille. Pour Frazier, c'est l'acte de dépossession que les blancs ont fait subir aux esclaves qui ont fait en sorte que ces derniers n'aient aucun droit sur les femmes ou à une autonomie économique. Même en époque post-esclavagiste, la pauvreté chronique dans laquelle le Noir vit et l'accès difficile à des emplois stables lui empêchent d'assumer économiquement le rôle de leader parental au sein de la famille, comme dans le cas des blancs. [...]
[...] Bibliographie Barroso, M. et Ortiz, I Cronache dai Caraibi. Milano, Feltrinelli. Conway, D Microstates in a Macroworld in Thomas Klak Globalization and Neoliberalism. The Caribbean Context, pp. 51-63. Lanham, Boulder, NY, Rowman and Littlefield Publishers. Labelle, M Idéologie de couleur et classes sociales en Haïti. Massé, R Détresse créole. [...]
[...] Cependant, ce processus servit de stimulus au développement industriel et capitaliste de la France, de l'Angleterre, de la Hollande et ensuite des États-Unis. D'après Wagley (1975 : 31-34), les caractéristiques fondamentales présentes dans l'Amérique des plantations étaient les suivantes: 1. Le système économique était la monoculture (canne à sucre) de plantation. Cette économie de plantation marque la naissance du capitalisme de production avec son corollaire, la rationalisation du travail Les classes sociales étaient extrêmement séparées selon la couleur de la peau: maîtres et travailleurs. [...]
[...] En ce qui concerne les religions, par exemple, cette créolisation est le témoignage des survivances des religions africaines (voodoo, candomblé, santeria, xango, etc.) transformées en syncrétismes religieux (par exemple, le processus de transposition des saints catholiques qui ont été africanisés et vice-versa). obéah et la quimboiserie sont considérés plus comme de la sorcellerie et/ou de la magie, car les rapports interpersonnels font recours à la microsorcellerie. Il y a une structure inconsciente qui prédispose les Antillais à aller chercher à l'extérieur du milieu immédiat les causes surnaturelles qui expliquent ce qui leur arrive. Un autre trait de la créolisation est représenté par les langues créoles qui sont le mélange d'au moins deux langues. [...]
[...] Les populations de la région sont tiraillées entre le retour aux sources africaines (symbolisé, par exemple, par le mouvement Rastafarian en Jamaïque) et l'identification à la culture occidentale (exemple de la Martinique vis-à-vis de la France métropolitaine) ou recherche d'une «antillanité» originale, fruit de la fusion des peuples et des cultures de trois continents. Le morcellement extrême des iles et l'exacerbation des particularismes locaux sont des facteurs de division plus forts que l'élément racial et renvoient souvent aux conditions de développement de la période esclavagiste. Heureusement, les générations contemporaines ont passé au-delà des stigmates du colonialisme et elles jouent un rôle fondamental pour la renaissance culturelle de la région. [...]
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