Anthropologie - Les approches de Balandier et de Lévi-Strauss

Thèmes abordés

Balandier, Lévi-Strauss, anthropologie, théorie anthropologique, évolution sociale, changement social, politique, domination, rationalisme de la subjectivité, évolution

Résumé du document

C'est par une analyse de l'anthropologie sous deux approches différentes, celles de Lévi-Strauss puis de Balandier, ainsi que par une réflexion sur l'impact de l'emploi de la notion d' « anthropologie » que l'on pourra ici entrevoir une compréhension de l'histoire des théories anthropologiques.

Extraits

[...] Ainsi, l'approche de Balandier peut être considérée comme contraire aux thèses évolutionnistes et ethnocentriques communes de l'époque. Il se démarque en effet par la prise en compte des contextes politiques et sociaux liés aux diverses positions sociales dans les champs, lesquels sont « assignés » aux individus. Ce qui peut constituer quelques similitudes avec l'approche anthropologique de Lévi-Strauss. En effet, tous deux ont un intérêt pour les relations de pouvoir et de hiérarchie, reconnaissant ainsi, l'importance de cette structure sociale et des systèmes symboliques en découlant dans l'analyse des cultures. [...]

[...] De ce fait, ils étudient les manières dont les systèmes sociaux s'organisent et comment les individus y sont positionnés. Car c'est par une approche à partir de la subjectivité des acteurs plutôt que par leur propre point de vue, que les anthropologues déconstruisent les prénotions empreintes d'ethnocentrisme auxquelles ils font face. Prenant également en compte les cultures à travers les relations sociales, pratiques culturelles et contextes, il est crucial pour eux d'avoir une approche complémentaire et interdisciplinaire afin de prendre en compte l'individu, non pas simplement dans sa singularité particulière lui étant inhérente, mais dans un cadre de relations entre champs et rapports sociaux liés au contexte. [...]

[...] Lévi-Strauss se démarque de l'approche anthropologique de Balandier notamment par les influences différentes par lesquelles ils ont ensuite fondé leurs objets d'étude. Lévi-Strauss d'une part a été influencé par les théories linguistiques de Saussure et les théories cognitivistes de Freud. Ce qui peut se refléter à travers l'emploi d'une approche particulièrement biologique évolutionniste. Le caractère structurel impliquant selon lui, des exigences mentales universelles. Pour lui, il est en effet important de prendre en compte l'anthropologie structurale par l'analyse de la linguistique. [...]

[...] Comme Balandier, il voit l'être dans la nature par des libertés lui étant inséparables et par des rapports sociaux de distances et de différences apparaissant comme nécessaire pour le maintien de la structure sociale, mais considère l'écart et la différence comme un statut constituant la nécessité pour la vie sociale et intellectuelle. De plus, Balandier voit les cultures en tant que processus dynamique de changement social, Lévi-Strauss pour sa part les considère comme systèmes interdépendants relativement stables, résistant aux changements. Mettant ainsi l'accent sur l'importance de la structure, la stabilité et la permanence des cultures, plutôt que dans leur capacité à évoluer et à changer. [...]

[...] On comprend alors la situation coloniale comme une intrusion qui ne permet pas, comme la croyance des premiers abords, la création de liens sociaux. C'est par l'imposition de signes d'autorité, de prestige, de privilèges et de pouvoir défendu par la distinction, que les colonisateurs se sentent légitimes d'imposer leurs pratiques et d'exercer une emprise rituelle sur les individus en raison notamment, de leur statut. En découle des rapports de force issus de mécanismes de domination, détruisant les liens sociaux potentiels. [...]