Dix référendums ont eu lieu sous la Ve République ; le dernier en date est celui du 29 mai 2005. La question posée concernait l'approbation du projet de loi autorisant la ratification du Traité établissant une Constitution pour l'Union européenne. Pour la première fois, une votation référendaire sur l'Europe a donné le "non" gagnant. 54,67% des inscrits : un "non" franc et sans équivoque. En l'occurrence, il s'agit du "non" le plus élevé de l'histoire de la Ve République, puisque le précédent record était de 52,41% lors du référendum du 27 avril 1969 sur la création des régions et la rénovation du Sénat.
Le référendum constitue manifestement un moment particulier dans la vie électorale française. Les électeurs sont invités non pas à choisir l'un de leurs représentants pour un échelon bien distinct comme c'est le cas lors d'une élection traditionnelle, mais à répondre par "oui" ou par "non" à une question posée par le Chef de l'Etat. Le paysage électoral se dessine alors autrement, puisqu'il est divisé entre partisans et opposants.
[...] C'est pourquoi, l'analyse de la répartition géographique et sociologique des votes lors de ce référendum du 29 mai dernier, permet de décrire intrinsèquement ce que les divers comportements électoraux manifestent réellement. Et de saisir ainsi toute la mesure du vote. La sociologie électorale use de différentes variables et se base sur la carte électorale, pour éclaircir l'explication et la compréhension des résultats à la question posée lors d'un référendum. Dans le cadre de celui sur le Traité établissant une Constitution pour l'Union européenne, une analyse minutieuse des résultats permet d'en saisir tout le sens. [...]
[...] Analyser la répartition géographique et sociologique des votes, lors du référendum du 29 mai Dix référendums ont eu lieu sous la Ve République ; le dernier en date est celui du 29 mai 2005. La question posée concernait l'approbation du projet de loi autorisant la ratification du Traité établissant une Constitution pour l'Union européenne. Pour la première fois, une votation référendaire sur l'Europe a donné le "non" gagnant des inscrits[1] : un "non" franc et sans équivoque. En l'occurrence, il s'agit du "non" le plus élevé de l'histoire de la Ve République, puisque le précédent record était de 52,41% lors du référendum du 27 avril 1969 sur la création des régions et la rénovation du Sénat. [...]
[...] Le sondage Ipsos de sortie des urnes donne les chiffre suivants : sans diplôme pour le ; baccalauréat pour le ; au moins Bac pour le "oui"). En témoigne la carte de la droite classique française réalisée par Frédéric Salmon dans son Atlas électoral de la France 1848-2001. Voir les résultats départementaux suscités. Même carte du taux de chômage au 2ème trimestre 2005 (taux national : 10,1 Source : INSEE. Carte de la part des ouvriers par actif ayant un emploi, en 1990. Atlas électoral de la France 1848-2001, Frédéric Salmon. [...]
[...] La querelle idéologique a émietté les voix des électeurs socialistes entre "oui" et "non". Les anciens bastions communistes ont aussi repris vigueur grâce à la campagne active d'Arlette Laguiller, Secrétaire nationale de Lutte ouvrière. Enfin, l'influence au niveau local de certains hommes politiques permet parfois d'enregistrer un abstentionnisme plus faible dans certains départements : 26,33% d'abstention dans les Landes en Corrèze par exemple. L'influence d'une personnalité politique à la fois nationale et locale constitue donc un élément de l'analyse de la répartition des votes lors du référendum du 29 mai, dans la mesure où l'électorat suit parfois la position de son élu. [...]
[...] Force est enfin de souligner que le taux d'abstention a été en nette baisse, en comparaison de celui aux élections européennes du 13 juin 2004 notamment. Il était de 57,2% contre 30,63% lors du référendum du 29 mai. Frédéric Salmon qualifie l'abstentionnisme en France d'"urbain" et de "montagnard". Urbain, parce que les citadins ne sont pas toujours chez eux les dimanches de scrutin ; montagnard, car les habitants de ces zones ne résident pas nécessairement chez eux toute l'année. Essentiellement urbaine[4], l'abstention a cependant glissé vers des quartiers et communes anciennement prolétaires. Cela sera développé ultérieurement. [...]
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