Nous avons décidé de travailler sur la catégorisation des filles et des garçons au travers de quatre catégories : celle de sens commun, la catégorie scientifique, la catégorie administrative et enfin la catégorie médiatique. Notre population d'étude concerne les enfants (filles et garçons) de la naissance à la préadolescence (vers 10 ans).
Pour réaliser ce travail, nous sommes parties du constat que notre population évolue principalement dans le milieu familiale et scolaire. Aussi nous avons tenté de mettre en avant ces deux grandes institutions dans nos différentes catégories.
Pour le sens commun nous avons tenté de mettre en lumière les propos et les actions, à propos des filles et des garçons, de la part des parents mais aussi des enseignants.
Pour le domaine scientifique nous avons cherché à démontrer que les identités sexuelles sont avant tout construites par l'entourage comme la famille, mais aussi à l'extérieur comme avec l'école.
Ensuite, pour la catégorie administrative nous nous sommes intéressées au milieu scolaire, au travers notamment des anciens programmes scolaires qui témoignent d'une importante différence entre les garçons et les filles, puis nous avons vu des lois relatives à l'égalité entre les filles et les garçons au sein des établissements scolaires.
[...] Le genre de l'enfant se construit dès que les parents apprennent le sexe de l'enfant (que ce soit quelques semaines avant la naissance ou à la naissance). À partir de ce moment, on voit les premiers discours du sens commun apparaitre sur le genre à travers les rituels qui entourent la naissance. Du côté des parents, ils enverront des faireparts de naissance rose si c'est une fille ou bleu si c'est un garçon, ils termineront la chambre du nouveau-né qui pourra alors être peinte selon des couleurs plus féminines (rose, rouge, vert pastel) ou plus masculines (bleu, jaune, orangé). Du côté des proches et des amis, ils offriront à l'enfant des vêtements aux couleurs précédentes en fonction du sexe du bébé. On commence donc à instaurer des symboles liés au genre de l'enfant.
[...] Les médias véhiculent des représentations du sens commun et parfois utilisent le concept de genre. Prenons l'exemple de deux journaux de presse écrite : Libération, journal identifié comme étant de gauche, et Le Figaro identifié à droite. On remarque que ces articles font état de recherches scientifiques. C'est le cas de l'article du Figaro.fr qui explique, à l'occasion de sa sortie en France, un ouvrage de la neurobiologiste américaine Lise Elliot. Cet article ne développe pas l'idée de la construction sociale des identités sexuées mais, reprenant les résultats de Lise Elliot, il explique que les différences entre hommes et femmes ne sont pas biologiques, que contrairement à ce que l'on a voulu croire pendant longtemps, les cerveaux des hommes et des femmes ne présentent pas de différences qui induiraient des comportements distincts. L'article évoque les stéréotypes de sexe et le fait que les garçons ont de moins bon résultats scolaires que les filles. Il est intéressant de remarquer que l'auteur de l'article, cite la thèse du pédopsychiatre Stéphane Clerget (....)
[...] En discutant de ce sujet avec vous, je me rends compte qu'une fois, j'ai en effet répondu à un petit garçon de ma classe qui était en train de pleurnicher à cause d'un léger bobo : ''ça va mieux maintenant, arrête de pleurer, tu es un grand garçon courageux, non Ce n'est pas toujours facile de se rendre compte des messages que l'on transmet. Ils sont parfois dits de manière spontanée et inconsciente. On voit dans ces pratiques l'idée que l'écolière est sage, douce, calme, ne bouscule pas et permet de canaliser les garçons trop énervés, violents et qui doivent se montrer courageux. Finalement, si les enseignants se disent neutres ou ne faisant pas de différence car l'éthique professionnelle leur demande, en réalité le discours comme la pratique viennent contredire cela. Ce que pensent les enfants du genre. [...]
[...] Il est seulement découpé en fonction de l'âge de l'enfant. Et les tons sont relativement neutre : marron, orange, vert (tendance écologique du magasin). On voit l'image d'une fille, d'un garçon puis une fille et un garçon ensemble. Si à présent on se rend dans les pages correspondent à ces catégories, on retrouve un point commun dans les deux magasines : Du rose chez les filles, du bleu chez les garçons. Et on a des photos très distinctes et révélatrices des stéréotypes du sens commun sur le genre. [...]
[...] À la question souhaitant savoir si les garçons jouent aussi aux jouets de sa fille (cf. annexes elle répond Ils jouent avec leur sœur. [Léger rire]. Ce n'est pas spécialement qu'ils jouent à la poupée mais ils jouent avec leur sœur à la poupée, aux jeux, etc . Le silence et la réponse détournée montre qu'elle émet une distance entre son discours et la pratique du jeu. Donc l'ouverture qu'elle présente l'est moins quand il s'agit de ses garçons : il serait plus tolérable qu'une fille joue au garage qu'un garçon qui joue à la poupée. [...]
[...] Si la famille est la première institution à délivrer un discours sur le genre, elle n'est pas la seule. L'école s'en charge également. On peut le voir à travers le discours et les pratiques des enseignants. Tout d'abord, on peut voir des discours d'enseignants à travers l'enquête de Zaidman3 qui les interroge sur les garçons et les filles. Tout d'abord, voici quelques propos rapportés : Cette année j'ai pas une classe avec une bonne ambiance[ ]c'est vrai que j'ai une classe où il y a plus de garçons que de filles, et en plus les garçons que j'ai sont assez agités, donc ça fait une classe que dans l'ensemble je suis obligée de tenir. [...]
[...] Les filles ont cependant diversifié leur orientation dans le supérieur; comme le montre C.Marry elles sont deux fois moins nombreuses en Lettre en 2004 qu'en 1960. Elles s'orientent vers le droit, la gestion, l'économie ou les écoles de commerce. Mais elles choisissent plus l'université que les écoles préparatoires, s'orientent vers des filières moins valorisées socialement. Et sur le marché du travail peu de femmes occupent les positions les plus élevées; 16% de professeur d'université seulement en 2006 (Marry C page 43). [...]
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