Stanley Milgram est un psychologue social américain (né à New York le15 août 1933 - 20 décembre 1984) de l'université de Yale.
Bien qu'étant l'un des psychologues les plus importants du siècle, il n'a jamais étudié la psychologie au Queens College de New York où il a obtenu son diplôme de science politique en 1954. Il a demandé une thèse de psychologie sociale à l'université d'Harvard qui lui a été initialement refusée à cause d'un manque d'études en psychologie. Il fut accepté en 1954 après avoir suivi six cours de psychologie, et obtint finalement sa thèse en 1960. Son mentor à Harvard fut le Solomon Asch : un pionnier en psychologie sociale, qui devint célèbre dans les 1950, suite à ses expériences montrant comment la pression sociale pouvait avoir comme effet de faire croire à quelqu'un qu'une opinion manifestement fausse était vraie. Un an avant la parution de son premier article en 1962 sur l'étude de la soumission à l'autorité, Milgram fut mis au ban de l'Américain Psychological Association à cause des problèmes d'éthique que soulevaient alors ses recherches. Il ne publia qu'en 1974, son ouvrage le plus connu et le plus controversé : La soumission à l'autorité. Le but est d'étudier la réaction d'un individu placé au centre d'un conflit entre sa conscience et l'autorité. Ces expériences visent à déterminer où finit la soumission à l'autorité et où commence la responsabilité de l'individu ; comment concilier les impératifs de l'autorité avec la voix de la conscience. S. Milgram s'est penché sur des évènements pendant lesquels des atrocités, découlant d'une extraordinaire soumission à l'autorité, ont été pratiquées. Il a notamment mené des investigations sur les atrocités menées par les nazis pendant la deuxième guerre mondiale. Il a mis en avant le fait que ces pratiques pouvaient se retrouver dans la vie courante sous différentes formes. Son ouvrage a soulevé de violentes polémiques et il explique en préface qu'il a essayé d'étudier premièrement le paradigme de base de l'individu, et deuxièmement que la probabilité de soumission dépend dans une large mesure de la situation exacte dans laquelle l'individu est placé (il étudie 18 conditions expérimentales). Seul, le premier concept est resté au cours du processus de vulgarisation et à été reproduite dans le film I comme Icare, d'Henri Verneuil sorti en 1979.
[...] Dans les deux autres expériences, la victime s'impose à la conscience et à la possibilité de regarder le sujet naïf. Milgram souligne également le rôle de la séparation physique de l'acte (appuyer sur une manette) et ses effets qui contribuent à la non-conscience de l'unité d'action. Enfin il remarque un début de formation de groupe entre le moniteur et l'expérimentateur qui est rompu dès que l'élève se rapproche du moniteur. Le nouvel environnement : L'expérience 5 change de cadre et se déroule dans les sous-sols de l'immeuble. [...]
[...] De plus, l'obéissance permet de préserver le statut et la dignité de l'expérimentateur. Tout signe de tension est la preuve manifeste de l'échec de l'autorité à convertir le sujet à un état agentique absolu. Les sources de tensions sont dues aux manifestations de souffrance de l'élève. Néanmoins, la distance, la durée et les obstacles physiques neutralisent le sens moral des individus. L'individu qui désobéit passe par cinq stades. Il manifeste un doute intérieur puis il exprime ses craintes, ensuite sa désapprobation grandit jusqu'à ce qu'il menace de refuser d'obéir pour enfin désobéir. [...]
[...] Ainsi les hiérarchies ne fonctionnent, si et seulement si, l'individu subit une modification interne : en intégrant cette hiérarchie il est nécessairement modifié dans son mode de fonctionnement. Il laisse la hiérarchie prendre le contrôle de ses actes. C'est la définition de l'état agentique : l'individu est perçu comme l'agent exécutif d'une volonté étrangère et ne se considère plus comme l'auteur de ses actes et laisse le contrôle total de ses actes à une personne possédant un statut social plus élevé. Il ne se sent donc plus responsable de ses actes mais est instrumentalisé par sa hiérarchie. [...]
[...] Ces deux statuts accroissent considérablement son autorité. Néanmoins il ne répond pas aux derniers critères évoqués par Reboul pour décrire les figures d'autorité, qui se révèlent être plus définis par le mérite personnel de l'individu plutôt que par son statut social: le modèle, le leader ou enfin le roi père. Enfin, cette expérience confirme la thèse de Michel Bauer et Elie Cohen dans leur ouvrage intitulé Qui gouverne les groupes industriels, publié en 1981. Ils démontrent l'impact de la Recherche et Développement dans notre société moderne. [...]
[...] De plus, il étudie peu les facteurs de désobéissance. On peut se demander si un vrai psychologue n'aurait pas poussé plus avant l'analyse psychologique des individus ayant désobéi. Un peu à la manière d'Adorno, Milgram aurait pu essayer de préciser les caractéristiques personnelles de la personnalité désobéissante. Il aurait dû essayer de mettre en avant les conditions individuelles de la désobéissance parallèlement à l'analyse d'une situation. Même s'il essaie d'appréhender une théorie de la désobéissance, il nous est permis de remettre en cause son efficacité pratique, comme pour toutes les théories. [...]
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