Analyse-institution-individu-groupe-psychologie sociale-méthode d'investigation-bureaucratie-aliénation-Lapassade
Lapassade définit l'institution comme « un système de norme qui structure un groupe social règle sa vie et son fonctionnement ». Ainsi, l'institution est composée d'individus et de groupes qui sont aussi bien des groupes formels apparaissant clairement sur son organigramme, que des groupes informels néanmoins influents.
L'analyse institutionnelle est une méthode d'investigation destinée à faire apparaître les éléments cachés, informels de l'institution.
L'appartenance à une institution se traduit par un statut qui prescrit des rôles, des droits et des devoirs.
Dans une institution de type bureaucratique, Lapassade (1974, p.136) reproche à cette forme d'organisation « d'aliéner fondamentalement les êtres humains, en leur enlevant le pouvoir de décision, l'initiative, la responsabilité de leurs actes, la communication. C'est autrement dit, les priver de leur activité proprement humaine ».
Notre démarche, il s'entend ne s'apparente pas à une analyse institutionnelle à proprement parler dans le sens où nous ne disposons pas des outils et des compétences nécessaires. Il a été question pour nous dans un premier temps de s'approcher de l'institution dans sa forme générale, dans un second, de dépasser le discours officiel, de rechercher les enjeux sous-jacents, et les mécanismes inhérents de l'institution dans laquelle nous avons pu pénétrer.
Pour cela, nous sommes parties de la dimension globale de l'entreprise au sens de son organisation, sa structure, tout ceci à partir des documents officiels qui nous ont été communiqués. Nous nous sommes ensuite immergées dans l'institution, nous avons engrangé de nombreuses observations. A partir de là, nos recherches théoriques nous ont permis d'élaborer, de donner du sens, de comprendre les interactions et relations régissant l'institution. C'est ainsi la démarche que nous nous efforcerons de suivre tout au cours de notre travail.
[...] Au cours de nos différentes interventions au sein de l'entreprise, nous avons remarqué qu'il existait une absence de bande. En effet, les relations entre les individus se limitent à de simples interactions. Pour comprendre ce phénomène plutôt inattendu dans le sens où l'on pourrait s'attendre à une cohésion de groupe des ouvriers face à la rigidité du travail à la chaîne, nous évoquons l'importante charge de travail, qui comme nous l'avons dit plus haut se manifeste avec une cadence soutenue des machines et donc l'impossibilité pour les ouvriers de s'accorder des temps propices au contact. [...]
[...] Ainsi, il se développe un fort inter-contrôle qui a tendance à générer des rivalités entre employés. Nous verrons par la suite comment se manifestent ses rivalités. On observe également un fort contrôle externe qui se traduit par la présence d'un chef d'atelier, sans compter la cadence imposée par la machine. Le contrôle externe se caractérise par le bureau des responsables qui se situe sur un demi-étage surplombant les ateliers de production, ils sont totalement vitrés. Il n'y a ainsi plus d'obstacle à la supervision directe des responsables sur les ouvriers. [...]
[...] Ces ateliers sont constitués essentiellement d'hommes notamment à l'expédition. Cela vient signifier le fait que les hommes seraient capables de se gérer seuls, contrairement à l'atelier de conditionnement constitué principalement de femmes, géré par un homme. Ainsi cette observation vient étayer notre première hypothèse selon laquelle les hommes peuvent occuper des postes à responsabilité, contrairement aux femmes qui restent dans des statuts plutôt situés à la base de la hiérarchie en effectuant des tâches à caractères répétitives et monotones sans aucune responsabilité ou autonomie quelconque. [...]
[...] Qui est visible, qui ne l'est pas et pourquoi selon quels critères apparemment objectifs? Pour reprendre la pensée de l'institution, les postes à moindre responsabilité, n'ont aucunement leur place dans un schéma général qui ferait état de l'entreprise. Les directeurs, les responsables d'ateliers sont et doivent être mentionnés si l'on suit la politique de cette institution. Pour revenir sur l'absence de mention de certains responsables d'atelier sur l'organigramme, il a malheureusement été impossible pour nous d'appréhender de manière officielle les enjeux sous-jacents de cette omission sans doute volontaire ou d'esquisser une quelconque explication objective, nos interlocuteurs fuyants nos questions. [...]
[...] La stratégie commerciale de l'entreprise met ici l'accent sur le caractère populaire du produit. Nous entendons par là que la volonté première de la firme consiste à se présenter comme un produit à la portée de tous. Il s'agit également de rappeler les valeurs du terroir, toute la symbolique du travail de la terre, la convivialité des repas autour d'un verre de vin. Nous pouvons faire un parallèle étroit entre cette image symbolique de la France rurale et le slogan Des copains et du goût qui l'accompagne. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture