L'analyse des croyances collectives est un sujet essentiel pour la sociologie. Elle pose une question fondamentale : par quels mécanismes des individus, qui appartiennent à un groupe croient-ils à la même chose ? Ce travail vise à montrer que les croyances, même les plus irrationnelles, si on veut les analyser de manière scientifique, il faut les analyser comme des croyances rationnelles. Nous essayerons de soutenir cette hypothèse tout au long de notre travail. Pour l'exemple, notre choix s'est porté sur le cas de l'exception religieuse américaine. C'est un phénomène qui a énormément intrigué, depuis le 18ème siècle et qui continue de nous intriguer toujours autant.
[...] Sur la question «Croyez-vous au ciel ? - des Français répondent oui contre des Américains. «Croyez-vous à l'enfer ? : la réponse des Français est positive seulement sur alors que répondent oui aux Etats Unis. Sur la question : «Croyez-vous à la résurrection ? en France il y a qui croient, contrairement à 67% des Américains. Quand on regarde ces chiffres, en France, en Allemagne, en Suède, même l'Italie, les résultats sont très proches de ceux des Français. Nous avons d'un autre côté, cette exception religieuse américaine qui continue de persister. [...]
[...] Donc s'il y a eu une société qui aurait dû illustrer la loi évolutive énoncée par Auguste Compte c'est bien la société américaine. Or cette société apparait dès le 18e siècle comme exceptionnellement religieuse et elle le reste aujourd'hui. Nous allons nous appuyer sur une enquête comparative, qui porte sur les croyances religieuses, menée sur un échantillon représentatif dans un ensemble de pays, pour soutenir nos idées. Quelques exemples des données sont : Sur la question posée Croyez-vous en Dieu ? [...]
[...] Par ailleurs, la théorie de Smith n'explique le phénomène des croyances religieuses américaines que partiellement. Tocqueville, dans La démocratie en Amérique II fournit une théorie de caractère tout à fait moderne qui s'avère complémentaire à celle de Smith. Son idée c'est que la différence de structures entre les églises européennes et les sectes américaines a eu d'autres effets que ceux qu'a identifiés Adam Smith. Le caractère quasi monopolistique de l'Église Catholique en France, ou l'Église Luthérienne en Allemagne ou les pays Scandinaves, de fin de 19e et début 20e siècle, fait que ces églises ont joué un rôle politique très important. [...]
[...] Ces forces culturelles pourraient même jouer un rôle d'élimination de la religiosité. Par conséquent, toutes les explications de ce phénomène, par des forces culturelles, sont scientifiquement assez difficiles à expliquer. Dès le 18e siècle, des scientifiques se sont penchés sur la question, et la réponse par le biais des forces culturelles a été rejetée dès lors. Cette énigme est aujourd'hui pratiquement résolue, par l'élaboration d'une théorie qui provient de plusieurs auteurs, le premier étant Adam Smith. Il est un des premiers à se poser la question, et il est stupéfait par le fait que ses concitoyens tendent vers l'athéisme, alors que les Américains apparaissent extrêmement religieux et donc il en fournit une explication. [...]
[...] En revanche, Smith estime qu'aux États-Unis, dès que les personnes sont en désaccord avec un précepte moral ou avec un point du dogme, ils vont dans la secte voisine qui conviendra mieux à leurs attentes. En d'autres termes, l'offre religieuse américaine est concurrentielle. Cette explication de Smith date du 18e s., mais elle semble être encore valable aujourd'hui. Elle permet de comprendre le record de l'athéisme, détenu par les pays scandinaves en Europe. Ces pays sont pour la plupart à 95% des luthériens. Il n'y a aucune diversité dogmatique et aucune diversité des églises. [...]
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