Le travail dont va faire l'objet l'étude qui suit a pour thème général « l'individu dans l'espace social qu'est la ville ». Pour se faire, nous allons nous appuyer sur deux textes ayant tous deux pour auteurs des précurseurs de l'Ecole de Chicago, soit Louis Wirth et Georg Simmel, qui, l'un comme l'autre, ont une représentation de la ville et de son impact sur l'individu qui est en de nombreux points semblable.
Afin d'effectuer la meilleure analyse possible de ces deux textes, il convient tout d'abord de livrer une succincte présentation de l'Ecole de Chicago et de ses perspectives sociologiques puis de présenter les sociologues qui sont à l'origine de ces textes ainsi que leurs objectifs sociologiques.
[...] C'est pourquoi l'analyse des deux textes qui va suivre va d'avantage suivre la construction de l'étude de Wirth que celle de Simmel. Même si des études sur les phénomènes urbains ont déjà été réalisées, Wirth nous dit que celles-ci ne sont pas fiables, et que l'important pour le sociologue serait de construire une première théorie sociale du phénomène urbain exposant le savoir que nous possédons déjà de ce dernier et sur laquelle il pourrait s'appuyer dans le but de contribuer à sa compréhension et à (tenter de) le solutionner. [...]
[...] Donc, dans le milieu urbain, bien que la promiscuité des individus soit très grande, les contacts sociaux y sont superficiels, segmentaires. Simmel ajoute dans son texte que le nombre important d'individus oblige l'individu à se refuser tout lien affectif trop prononcé avec autrui et que c'est là la condition nécessaire pour que l'esprit humain arrive à s'adapter au mode de vie urbain. C'est pourquoi, selon lui, les individus ont tendance à adopter une attitude de réserve, d'indifférence, voire de répulsion réciproques. [...]
[...] Selon lui, les relations entre individus urbains doivent d'analyser en terme de sélection et de distribution par rapport à l'environnement. Dans les Logiques de l'exclusion, enquête sociologique au cœur d'une communauté, de 1997, Norbert Elias a pu dire qu'avec l'évolution, les liens de parenté ont tendance à s'effacer dans certaines zones, ce qui amène à l'affaiblissement de la solidarité entre les individus et donc à la nécessité de faire appel à des aides extérieures au cercle familial. C'est par exemple le rôle du délégué. [...]
[...] Cependant, malgré cette apparente liberté, ce milieu suscite en réalité une forte interdépendance entre les individus qui se retrouvent dans l'obligation de s'associer aux autres pour satisfaire leurs propres besoins. De plus, l'économie monétaire de la ville provoque une dépersonnalisation de l'individu, car elle prône la prépondérance des exigences de la masse. Par conséquent, pour retrouver son autonomie, l'individu doit affirmer sa personnalité par rapport à autrui. Avec le temps, la place de l'individu dans la société s'est donc modifiée, mais ce dernier cherche toujours à revendiquer son désir de préserver l'autonomie et l'individualité de son existence face à des forces sociales écrasantes. [...]
[...] Nous allons donc présenter l'esquisse théorique commune donnée par Wirth et Simmel dans leurs études en partant également de l'évolution historique de l'individualisme développée par Simmel. Pour commencer, Simmel nous explique que dans les premiers temps de l'Histoire, la plupart des sociétés étaient de type holiste, ce qui signifie que le groupe social y était vu comme premier, comme prépondérant par rapport à l'individu et dominant ce dernier. Selon Simmel, la domination du groupe sur l'individu était possible parce que les groupes étaient alors restreints, ce qui leurs permettait d'exercer pouvoir et pression sur l'individu. [...]
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