Les origines de l'amour sont diverses et variées, il faudra remonter avant notre ère pour comprendre d'où viennent le sentiment amoureux, la passion et comme cela a été traité avant le Moyen-âge.
Dans l'Ancien Testament il est conseillé de se méfier de l'amour « Détourne ton regard d'une jolie femme, n'attache pas tes regards sur la beauté qui ne t'appartient pas. Beaucoup ont été égarés par la beauté d'une femme, l'amour s'y allume comme un feu » (Si 9,8). En effet dans l'Ancien Testament il arrive beaucoup de malheurs à cause de l'amour : Amnon viola Tamar, David fit tuer le mari de Bethsabée et le déluge fut provoqué par l'amour des anges pour les filles des hommes (Gn 6,2) Dans les derniers livres l'amour est plus valorisé il y est même dit « L'amour est fort comme la mort ».
Les Grecs et la passion : Périclès et Aspasie, sont l'exemple d'un couple scandaleux en l'an 453 avant notre ère. Périclès choisit de divorcer de sa femme, une noble athénienne, pour une étrangère et l'amour qu'il lui porte. Aimer n'est pas avouable et divorcer par amour est scandaleux. Lorsque sa compagne est traduite devant les juges par des jaloux pour proxénétisme et impiété, Périclès n'hésite pas à sacrifier sa carrière pour elle, cette histoire démontre à quel point la Grèce antique se méfie de l'amour et reste misogyne. Le désir sexuel est accepté par la société tandis que l'amour exclusif est rejeté et considéré comme dangereux : la passion exclusive éloigne un homme de ce qui l'entoure. Par contre, la Grèce antique accepte les sentiments exclusifs d'un homme envers un garçon plus jeune, considérant que l'impossibilité de procréer entraine des sentiments plus élevés.
[...] A Rome, le divorce est autorisé lorsque la femme est stérile, alors que le concubinage permet à un homme de vivre avec une femme de rang inférieur dont il est généralement épris, sans pour autant qu'il y ait des conséquences juridiques à cette union. La polygamie est interdite mais avoir plusieurs concubines est autorisé. Les romains même en considérant la femme comme inférieure acceptent la présence de l'amour dans le mariage : Plutarque, adapte la théorie platonicienne du désir de la beauté à l'affection conjugale et le néoplatonisme de Plotin n'exclut plus les femmes de l'amour pur. [...]
[...] La conception occidentale de l'amour est un mélange entre l'éros et l'agapè, en effet c'est un compromis entre ces deux formes d'amour : l'éros faisant prendre conscience à l'Homme d'un manque et suscitant le désir de s'élever à Dieu. Ce désir ne peut être réalisé que grâce à l'agapè qui donne la force et assez d'honneur pour s'élever vers Dieu. Le Moyen Age est influencé par cette conception de l'amour : l'amour est charité, mais il exclut aussi le rapport sexuel, qui est vu comme une dégradation de l'amour véritable pour Plotin. Il faut aimer sa femme comme un moyen de rejoindre Dieu et non comme un but. [...]
[...] Il existe aussi des mariages politiques mais la culture germanique du Xe siècle préfère privilégier les mariages fondés par amour, se méfiant des mauvaises influences que pourrait avoir une femme sur son mari lorsqu'ils viennent de cultures et de pays aux intérêts divergents. L'amour existe donc en Occident depuis des siècles, mais c'est au XIIe siècle qu'il trouvera sa spécificité. II/ La passion condamnée Le Moyen-âge Le XIIe siècle est un siècle de mutation : l'Eglise, inscrit le mariage par consentement mutuel dans son code de droit canon (1140), il est intégré dans la liste des sacrements (1184). [...]
[...] Dans cette théorie l'amour envisagé entre un homme et une femme l'est seulement en dehors du mariage. Rome avait édicté des lois sociales très strictes visant à préserver la pureté du sang, si un homme s'éprend d'une femme ou d'un éphèbe dont la famille jouit de la citoyenneté, la relation amoureuse est soumise aux lois romaines et l'homme peut être condamné pour stupre si l'objet de son désir est célibataire et pour adultère s'il ne l'est pas. Plaute ou Terence, de célèbres auteurs de la Rome antique insistaient sur la condition inférieure de la femme. [...]
[...] Au Moyen-âge certaines incohérences apparaissent et pour se " guérir" de l'amour certains médecins préconisent de se marier. Entre le XIIe et le XVe siècle, la vision de l'amour évolue prenant en compte la morale chrétienne et les théories médicales, en opérant des compromis, elles se juxtaposent parfaitement. Ainsi au Moyen-âge se juxtaposent trois formes d'amour : l'amour courtois l'amour conjugal et l'amour mystique, comme dans l'histoire d'Abélard et d'Héloïse où l'amour passionné se transforme en amitié conjugale pour se transformer en amour de Dieu. [...]
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