Les émeutes qui ont éclaté dans de très nombreux quartiers sensibles partout en France en novembre 2005 traduisent sans doute un mal-être persistant au sein de ces zones urbaines, ressenti depuis plusieurs décennies. Des évènements comme ceux-ci révèlent la présence de nombreux problèmes sociaux et économiques qui touchent des territoires urbains entiers, dont la masse grossit de plus en plus. Bien que ne traduisant qu'une partie des déséquilibres socio-économiques liés à l'urbain du pays, puisqu'il en existe à de nombreuses échelles, ces faits fâcheux poussent les pouvoirs publics à lutter contre les disparités.
L'aménagement du territoire fait partie des moyens utilisés. Le fait d'aménager, soit de mener des actions concertées qui visent à disposer avec ordre habitants, constructions, activités et réseaux de communication, permet de faire face aux problèmes liés à ce développement urbain qui a échappé en quelque sorte à tout contrôle et provoqué de tels clivages de richesses, de concentration, d'activités ou d'accès aux infrastructures. Cependant, ce même aménagement est parfois aussi la cause des disparités, d'où l'enjeu de ces politiques. Le maillage urbain du territoire français est l'objet d'une évolution à la fois ancienne et lente, mais aussi récente et rapide. Les processus de croissance urbaine, de métropolisation et d'urbanisation concourent à l'accentuation des clivages d'ordre socio-économique entre les habitants et entre les territoires.
Partant, il serait intéressant de se demander dans quelle mesure les politiques d'aménagement du territoire ont-elles pu réduire ou à contrario provoquer les disparités socio-économiques en France ?
[...] Les régions les plus concernées sont désormais les régions littorales, comme le Languedoc-Roussillon, l'Aquitaine, la PACA, la Bretagne, le Midi-Pyrénées et la Corse. L'artificialisation est localisée dans une périphérie de plus en plus éloignée autour des grandes métropoles. C. Des conséquences socio-économiques plurielles L'ensemble des évolutions urbaines a entraîné à diverses époques et à diverses échelles aussi des disparités socio-économiques qui concernent les habitants et les territoires. Mais ces évolutions sont elles aussi le résultat des disparités sociospatiales dans certains cas. Il convient alors d'aborder ces différentes relations. Tout d'abord, l'organisation urbaine anarchique est source de problèmes sociaux. [...]
[...] En effet, les universités sont présentes dans les grandes villes, et provoque alors une exclusion sociale de certains étudiants moins favorisés. Cette tendance est combattue par la multiplication des antennes universitaires dans les villes moyennes régionales (IUT, ou même parfois parcours de licence), mais l'effet reste limité. L'entrée à l'université n'est pas évidente pour tous en fin de parcours du secondaire. En somme, les métropoles d'équilibre ainsi que d'autres grandes villes françaises fonctionnent de la même manière que la capitale à leur échelle régionale, et les disparités socio-économiques sont visibles à ce niveau également. [...]
[...] Ainsi, l'agglomération toulousaine capte 55% de la population du Midi- Pyrénées, Rennes attire des 2,9 millions de Bretons, ou une ville comme Clermont-Ferrand comptabilise 25% des Auvergnats. En fait, ces métropoles très urbanisées qui s'étendent au niveau périurbain jouent à leur échelle le rôle de Paris, en concentrant population, richesses, et accessibilité en termes d'infrastructures. L'aménagement de ces aires urbaines importantes y est donc conséquent. Le lien avec l'arrière-pays régional n'est alors pas toujours évident. On peut le constater en observant les liaisons ferroviaires intrarégionales par exemple. [...]
[...] L'aménagement du territoire fait partie des moyens utilisés. Le fait d'aménager, soit de mener des actions concertées qui visent à disposer avec ordre habitants, constructions, activités et réseaux de communication, permet de faire face aux problèmes liés à ce développement urbain qui a échappé en quelque sorte à tout contrôle et provoqué de tels clivages de richesses, de concentration, d'activités ou d'accès aux infrastructures. Cependant, ce même aménagement est parfois aussi la cause des disparités, d'où l'enjeu de ces politiques. [...]
[...] Spatialement et démographiquement, ces quartiers occupent une part non négligeable de l'aire urbaine à laquelle ils sont insérés. Ainsi, dans la région Nord-Pas-de-Calais, en 2006, plus de habitants résidant en Zone Urbaine Sensible (soient les quartiers les plus en difficulté) sont comptabilisés, ce qui représente environ 10% de la population totale de la région. Ces quartiers, situés le plus souvent en bordure des villes, relèvent donc d'un espace de ségrégation sociospatiale subie à l'échelle locale. A l'inverse, on peut parler dans certains cas de ségrégation choisie. [...]
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