Albums de jeunesse et culture de masse

Thèmes abordés

Albums de jeunesse, culture de masse, jeunesse, Mona Chollet, Eveline Pieiller, culture d'élite

Résumé du document

La différence entre la culture dite d'élite et la culture de masse est souvent mise en avant. Par culture de masse, on entend la plus part du temps l'idée du culture populaire voire populiste, souvent associée à la société de consommation. Ce terme de « culture de masse », relativement péjoratif, ne peut cependant pas être ignoré puisqu'il fait aujourd'hui partie intégrante de nos sociétés. D'ailleurs, souvent la littérature reprend les aspects émergents de nos sociétés pour les traiter. Peut-on appeler cela « culture de masse » ? Je ne tenterais pas d'y répondre ici. Cependant, nous essayerons de faire un rapprochement entre cette citation de Mona Chollet et Eveline Pieiller sur les œuvres appartenant à cette culture de masse : « elles méritent attention pour les renseignements qu'elles fournissent sur l'état d'esprit des sociétés qui les plébiscitent », en tentant de rapprocher ce propos des albums issus de la littérature de jeunesse.

Extraits

[...] Pour conclure, nous pouvons citer l'album Rouge Bala, qui aborde un thème que l'on pourrait penser réserver aux adultes, à savoir celui du mariage forcé, et qui reflète une des préoccupations de nos sociétés. [...]

[...] Les illustrations, quant à elles, ne nous montrent pas une petite fille bonde, mais une enfant de type asiatique, dont les yeux sont pleins de malice. Dans le conte classique, la petite fille s'enfuit lorsque les ours la découvrent dans le lit du petit ours et elle a tellement peur qu'elle ne retourne plus jamais dans la cabane. Ici, la dernière page montre une petite fille qui sert contre elle un ours en peluche d'un air impatient. Le texte explique qu'elle n'attend qu'une chose : retourner voir les ours. Les illustrations montrent donc, elles aussi, le multiculturalisme de nos sociétés. [...]

[...] Leur finalité se focalise sur l'apprentissage de l'enfant. Cela peut prendre la forme d'un imagier d'animaux, où le médiateur cherchera à faire reconnaître les différentes espèces, leur cri Ou encore la forme d'un abécédaire. Ce type d'ouvrage aura pour but de familiariser l'enfant avec l'alphabet, voire de faire reconnaître les lettres au jeune lecteur qui débuterai l'apprentissage de la lecture. On ne cherche pas alors à aborder des thématiques récurrentes de la société, ou de provoquer une réflexion chez le jeune lecteur, mais bien à lui transmettre un savoir. [...]

[...] La large production d'albums jeunesses montre une profusion de thèmes abordés. Cette observation, peut, à elle seule, répondre à la problématique. En effet, pour qu'une telle production est autant de succès, il faut qu'elle se renouvelle, et surtout qu'elle aborde des thèmes actuels. Bien que nous ayons vu certains ouvrages, tels que les ouvrages éducatifs, ou certains contes, qui n'ont pas pour but premier de mettre en avant des thèmes contemporains, la majorité des albums jeunesses, au contraire, montrent une volonté de s'intéresser et d'intéresser le lecteur à des thèmes actuels, des sujets qui préoccupent nos sociétés, voire des questions polémiques. [...]

[...] A l'époque, elle était considérée comme normale et légitime, comme nous le montre la bande dessinée Tintin au Congo, alors qu'aujourd'hui, l'on va plutôt privilégier un discours plus modéré, et qui laisse la porte ouverte au point de vue des peuples colonisés. Un autre sujet qui préoccupe nos sociétés est l'environnement. On nous parle souvent des gestes quotidiens qui pourraient réduire l'effet de serre, ou qui permettraient de préserver plus longtemps les ressources en eau de la planète. Les enfants sont sensibilisés dès leur plus jeune âge au tri des déchets. Et on ne compte plus les émissions télévisuelles où l'on nous explique comment recycler les meubles, les objets de la vie quotidienne pour leur redonner une nouvelle vie. [...]