Ce travail se propose de questionner le lien entre l'espace social contemporain et les comportements de souffrance psychique du jeune. Pour ce faire, il définit ce que sont l'adolescence et le risque dans notre société ; étudie le rapport de ces conduites spécifiques avec les rites initiatiques et avec les pratiques ordaliques ; il est illustré de quelques exemples ainsi que par quelques pistes de prévention.
[...] Je plane, fière de mes succès : l'aiguille de la balance descend en flèche. La souffrance est comme anesthésiée; j'ai un contrôle presque total sur mon corps, je suis maître à bord, j'ai un pouvoir illimité sur moi, sur ma vie, ma mort." "La perversité du monde des adultes a dû à un moment me faire regretter le monde des enfants. Lorsque mon corps a commencé à évoquer la féminité et à présager la femme qui naissait en moi, un instinct de survie m'a poussée à inverser le processus. [...]
[...] De plus les conduites à risques peuvent participer à la quête identitaire, c'est l'un des multiples aspects positifs de ces pratiques. Il serait donc souhaitable de ne pas les annihiler puisque cela reviendrait à supprimer les ébauches de rituels que les jeunes essaient de se construire. Une meilleure attitude serait de les réinventer par exemple en formulant des activités où pourraient s'exhiber ces comportements dangereux régulés ou réglementés notamment par les générations précédentes. Michel Serres par exemple à plusieurs reprises, parlé du Rugby comme d'une excellente école pour contrôler la violence. [...]
[...] Dans certaines toxicomanies, la conduite ordalique peut apparaître comme le désir de reprendre les choses en main, faire en sorte de renaître, mais différent ; faire cesser quelque chose qui n'est plus maîtrisable, faire cesser la dépendance. Ainsi peut apparaître la tentative de suicide par overdose. L'anorexie est un jeu exemplaire de vertige. C'est une lutte farouche avec la faim dont l'adolescente (car c'est en grande majorité une conduite féminine) refuse qu'elle lui dicte sa conduite. Elle entend exercer un contrôle absolu sur son corps ; elle s'inflige également une multitude d'épreuves physiques qui renchérissent sur ce fantasme de maîtrise. [...]
[...] C'est un " amant prénuptial qu'elles peuvent choisir elles-mêmes. De ce jeune homme, elles auront un enfant ; à ce moment, on les mariera avec celui qui leur est promis depuis toujours et qui deviendra officiellement le père de l'enfant. Les raisons de cet usage sont d'ordre religieux. il s'agit de donner un statut à l'enfant premier-né. Néanmoins cette période permet l'assouvissement affectif et peut-être aussi sexuel de la jeune femme, qui aura ensuite une vie différente. Dans certaines tribus indiennes, filles et garçons vivent dans des " maisons des jeunes " dès l'âge de quatre ans. [...]
[...] On peut quitter le domicile parental sans forcément se marier et on peut finir ses études sans forcément décrocher directement un premier emploi. Cette nouvelle donne entraîne chez les jeunes une nouvelle représentation de l'avenir. En effet il est évident que les adolescents ne vivent pas uniquement dans le présent, c'est l'avenir qui leur sert de modèle, notamment pour les choix scolaires malheureusement ces choix et cet avenir leur paraissent des plus aléatoires, ils éprouvent des craintes et des doutes. De ce fait leurs projets sont souvent très amoindris. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture