La sociologie s'est intéressée de près à la nature de l'action humaine. Ainsi se sont multipliés les travaux autour du concept de l'action :
Une théorie de l'action proposée par P. Bourdieu, selon laquelle les actions humaines reposent, non pas sur le principe d'intention, mais sur des dispositions acquises (concept de l'habitus).
Théorie aujourd'hui critiquée par B. Lahire selon qui les schèmes d'action ont une conception plurielle… L'actionnalisme, une réflexion théorique développée par A.Touraine qui a travaillé sur l'action collective de différents groupes sociaux (les étudiants, activistes antinucléaires …), M.Crozier et le fonctionnement des entreprises, et enfin R. Boudon qui défend « l'indivualisme sociologique » (le phénomène social résulte de l'addition d'actions individuelles).
Ainsi l'action est donc étudiée sous divers angles. On parlera d'un point de vue sociologique, de sociologie de l'action qui vise à déterminer « comment une accumulation de réactions individuelles à une situation générale produit un phénomène général ». L'acteur peut donc agir, individuellement ou collectivement. Pour parvenir à une action collective il faut nécessairement passer par une action individuelle... et se mobiliser, agir et devenir acteur, démarche qui n'est pas aisée pour tout individu.
[...] Parler d'acteur faible, c'est inscrire des individus dominés et affaiblis dans une dynamique d'inversion de l'affaiblissement. Valorisante, cette notion considère tout individu stigmatisé comme acteur à part entière pouvant agir, réagir, interagir avec les dominants capables de puiser dans ses ressources des capacités de prise de parole capable de constituer une cause et d'agir en groupe. Catégorisés, ethnicisés et repérés comme sans abri, animateurs de centres sociaux, homosexuels, détenus, maghrébins ces individus, groupes, ont dans leur différence ce point commun : ils sont touts acteurs faibles capables de s'affirmer (retournement du stigmate) par la volonté, la ténacité et la force du collectif Mais pour que le renforcement puisse se faire, il s'agit de se défaire d'un point de de vue rigide et standardisé sur des pratiques professionnelles et de proposer des cadres de relation et des opportunités qui permettent aux acteurs faibles de reprendre du pouvoir sur leur vie, de redonner sens et dignité à leur place dans la société (J.-P Payet) Il s'agit donc de toute une compétence, une attitude du professionnel qui doit changer face à l'acteur faible l'institution, dominante, est-elle prête à faire cet effort pour que se construise, l'autre dominé ? [...]
[...] L'acteur faible I. Introduction Une notion l'action Du verbe agir, l'action est ce que fait quelqu'un qui réalise une volonté, une intention Exercice de sa capacité d'agir, par opposition à la pensée ou la parole ou encore le déploiement de la cause et la réalisation de l'effet (Hamelin) L'action est à la fois, acte, fait, influence, effort, agissement, combat autant de termes qui renvoient à un agir qui se manifeste sous différentes formes : individuelle, collective, verbale, physique La sociologie s'est intéressée de près à la nature de l'action humaine. [...]
[...] L'individu est un acteur qui peut être affaibli et disqualifié par son appartenance collective et par un traitement institutionnel individualisant (regard discréditant). Cette situation peut cependant s'inverser, l'individu faible peut devenir ou redevenir acteur en usant de ressources, c'est pourquoi P.Payet propose la notion d'acteur faible. Ce concept semble paradoxal dans le sens ou littéralement un acteur faible serait une personne impuissante tenant un rôle important ce qui est assez contradictoire. Et bien, c'est sur l'agir que s'articule ce nouveau concept qui aborde la faiblesse comme un processus pouvant conduire à une reconnaissance. [...]
[...] Le terme faible désignant une personne fatiguée, impuissante, sans défense ni force morale qui donc devient tout simplement dominée. Personnes issues de l'immigration, de quartiers défavorisés, homosexuels, prostituées, sans domicile fixe, sans papiers sont autant d'individus affaiblis par une catégorisation qui les particularise (ils sont différents), les affaiblit et les disqualifie. III. Comment être acteur lorsqu'on est affaibli ? J-P.Payet considère qu'il y a différents niveaux de faiblesse et propose un nouveau concept selon lequel tout individu même faible affaibli, dispose d'une autonomie[3] qui n'est pas réduite à la seule culture de domination. [...]
[...] "Comment certains résistent à la précarité page 227 Delcroix C., "Ressources subjectives et construction d'un capital d'expérience biographique : l'exemple des médiatrices socioculturelles", in Dardy C. et Frétigné C., L'expérience professionnelle et personnelle en questions, L'Harmattan, Paris pp.83-117 par l'obtention d'un diplôme validant les acquis d'expérience La voix des acteurs faibles, Page 29-45 Delcroix C."Discrédit et action collective. [...]
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