Politique, théorie complotiste, théorie conspirationniste, information sur réseaux sociaux, EMC Enseignement Moral et Civique, fake news, association militante, désinformation, manipulation, éducation nationale
Après avoir rappelé ce que sont les théories complotistes et conspirationnistes et comment elles connaissent un succès grandissant grâce à leur diffusion sur les réseaux sociaux, le document explique pourquoi il est nécessaire ou non d'interdire les sites et les profils conspirationnistes, dans une réponse argumentée et en rendant compte du débat que suscite cette question.
[...] Enfin, cinquième et dernier argument, que faire de la liberté des utilisateurs - tant des producteurs de contenus que des consommateurs de ces derniers ? L'Etat est-il légitime à endosser le rôle d'un censeur au nom d'un bien public qu'il fantasme lui-même dans son absoluité ? Ce n'est pas, semble-t-il, une position raisonnable à tenir. Aussi, pour toutes ces raisons, il semble que l'interdiction des sites, des profils et des contenus conspirationnistes ou complotistes n'est pas une bonne solution à adopter par les autorités publiques. [...]
[...] Ces fake news contribueraient à la désinformation d'une grande partie de la population et saperaient les fondements de la réflexion critique et intellectuelle, soit par une position hypercritique qui vise à tout remettre en cause - et sans la poussée philosophique à la Descartes - , soit par une position anti-intellectualiste typique - les intellectuels seraient des collaborateurs du pouvoir et diffuseraient des informations fausses pour manipuler la population. Toutefois, la question se pose dans le débat public quant à l'interdiction des sites et des profils complotistes et conspirationnistes. Le gouvernement souhaite aller dans ce sens, sous la pression d'associations militantes (à l'instar de Conspiracy Watch), d'organes de presse (comme France 24) et d'institutions (par exemple, des institutions muséales). Même si l'inspiration semble louable, ce ne semble pas être la position la plus souhaitable. [...]
[...] Théories complotistes et conspirationnistes : Faut-il interdire les sites et les profils complotistes et conspirationnistes ? Depuis quelques années fleurissent sur les réseaux sociaux et sur des sites Internet dédiés, des théories dites « complotistes » et « conspirationnistes ». S'appuyant sur une relecture falsificatrice de l'histoire, ces théories prétendent être confier des récits alternatifs à des personnes qui seraient abusées par l'orthodoxie du récit historiographique universitaire et médiatique. Autrement dit, « on ne nous dit pas la vérité » : c'est pourquoi les théories complotistes et conspirationnistes prétendent la rétablir. [...]
[...] Troisième argument, celui de la contre-productivité d'une telle mesure : comme interdire signifie un aveu d'échec, la plupart du temps, la délégitimation de x par les autorités publiques contribuent à sa popularité. Autrement dit, des sites et des profils dont personne n'avait entendu, s'ils sont interdits et cités publiquement comme tel par les autorités publiques, contribueront à leur popularité. La mesure se révèlerait donc contre-productive, sans compter, quatrième argument, que chacun est libre de recréer un nouveau site ou un nouveau profil à sa guise en changeant d'adresse IP ou en utilisant un VPN : coup d'épée dans l'eau. [...]
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