Vie ouvrière en France, ouvrier, salaire, alcoolisme, mortalité professionnelle
Au vingtième siècle, l'enquête sociale occupe une large place et parmi ceux qui se sont penché sur ce sujet : Fernand-Léonce Emile Pelloutier. Ce dernier se présente comme une des grandes figures du syndicalisme français au XIX° siècle. Issu d'une famille de tradition monarchiste, il est pourtant d'abord attiré par les idées républicaines avant de rallier le socialisme et d'adhérer en 1892 au Parti Ouvrier de Jules Guesde. Séduit ensuite par les idées anarchistes, il se fait élire secrétaire de la Fédération des Bourses du travail en 1895, celles-ci étant pensées comme des organisations de solidarité, étant dotées de divers services de mutualité : bureaux de placement, caisses de solidarité, caisses de maladie, chômage, décès…
[...] M Roger Lambelin, conseiller municipal de Paris, décrit « Des équipes d'enfants à demi-nus, portant sur la tête de lourds paniers chargés de minerai, [ ] et rien n'est horrible comme le spectacle de ces martyrs au teint jaune, aux yeux hagards, maigres comme des squelettes, inondés de sueur » Les enfants sont donc en de piteux états, mais la misère des classes ouvrières les obligent à les envoyer travailler pour ramener un peu d'argent à la maison, tout comme pour les femmes. II/ Comment vit la classe ouvrière ? Le salaire : ajoutent que la première souffrance de l'homme est issue de l'état, qui grossit ses budgets : Il y a eu pendant la période 1889-1895 une augmentation constante des charges individuelles due à l'importance croissante du budget de l'armement et qui par l'effet de la « répercussion économique » a surtout frappé la classe ouvrière. SALAIRES. [...]
[...] Si du moins, les travailleurs, en restreignant encore leurs besoins alimentaires, à condition de redoubler de frugalité, s'ils pouvaient bénéficier des améliorations hygiéniques apportées au logement, les travaux édilitaires auraient sans doute quelque apparence de raison, mais non. Le loyer était jadis, même à Paris, une dépense minime. Du jour où les petites maisons, peu luxueuses mais économiques, disparurent pour faire place à de vastes bâtiments, pourvus de l'éclairage au gaz, d'appareils de chauffage, voire même d'ascenseurs, la moyenne générale des loyers doubla et « l'on ne pourrait trouver actuellement trois pièces exigües à moins de 400francs ». [...]
[...] Ces jeunes ouvrières sont usées, à 18 ans elles en paraissent 30. Le 11 février 1894, les journaux publient cette lettre « Nous en avons assez de traine ainsi notre pitoyable vie de misère. Depuis le temps que nous sommes sans travail, ma pauvre vieille femme et moi, nous avons trop souffert de toutes ces privations, de toutes ces humiliations Et comme nous l'avons vu plus haut, bien sur, les autres principales causes de mortalité sont le fait que les ouvriers sont affaiblis du fait de la cherté du logement et de l'alimentation. [...]
[...] Le travail des femmes et des enfants. la femme est l'esclave de l'homme. Quelque soit sa condition sociale, les mœurs l'obligent à recevoir de son compagnon appui matériel et protection morale. s'il suffit aux femmes de hautes classes de contracter un opulent mariage pour vivre dans la richesse, les femmes dans les classes inférieures sont condamnées, mariées ou non, pour gagner leur propre subsistance ou pour ajouter au minime revenu du ménage, à exercer elles-mêmes une profession qui « les éloigne du foyer, les étiole, nuit à leur fonction maternelle, et par surcroît, favorise l'avilissement du salaire masculin ». [...]
[...] On voit donc que dans cette société, l'argent est le maitre mot. La seule chose qui importe aux capitalistes, c'est de faire du profit et ce sans se préoccuper des populations ouvrières qui vivent dans des conditions déplorables, misérables et dangereuses. L'intervention légale, en diminuant la durée du travail, sans déterminer le prix minimum du salaire, aggraverait plutôt la condition des travailleurs, comme l'a fait, du reste, pour les ouvrières et les enfants, la loi du 2novembre 1892. En juillet 1895, trois cents mineurs des houillères de Spring Valley dans l'Illinois offraient aux propriétaires de signer un contrat de travail par lequel ils renonceraient à tout salaire pourvu qu'on leur garantît, à eux et à leurs familles, une habitation confortable, la nourriture, les vêtements et le chauffage. [...]
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