À l'origine, ce type de relation s'appliquait au champ de la psychanalyse. Carl Rogers a été le premier à la définir (La relation d'aide et la psychothérapie, 1942) en étudiant les rapports entre le soignant (le psychanalyste) et le patient. Selon lui, « la relation d'aide est une relation différente de l'amitié ou de tout autre lien affectif ». En outre, l'aidé ? appelé « client » ? « n'est pas considéré comme un malade qui suscite de la pitié mais un frère qui momentanément a besoin d'aide. ». Rogers définit ainsi l'aide comme étant des « relations interpersonnelles positives qui visent à favoriser chez l'individu, chez autrui, la croissance, le développement et toutes les aptitudes qui lui permettront d'affronter et de surmonter ses problèmes au quotidien ». Ainsi, l'aidant doit-il avoir des compétences personnelles et professionnelles (la parole, l'écoute active de l'aidant et la considération positive de l'aidé, empathie, etc.) pour aider autrui. Par ailleurs, l'aidant doit être « stable » au niveau psychologique par rapport à la personne aidée qui, elle, se trouve souvent en situation de détresse physique, psychologique et/ou sociale, d'où la nécessité d'une prise en charge adaptée à ses besoins.
[...] D'après Michel AUTÈS[4], elle s'impose dans le travail social à partir des années 1950, mais ce concept s'essoufflera peu à peu à partir des années 1980. On lui reprochera notamment d'aliéner la personne aidée (l'usager) en la maintenant dans une position de demandeur et donc d'infériorité (bien qu'y jouant un rôle central) et de ne pas la reconnaître comme un individu mais comme un membre anonyme d'un groupe d'assistés Or, pour que cette relation soit efficace, c'est-à-dire pour aider au mieux la personne accompagnée et obtenir son adhésion, elle doit être équilibrée: les deux protagonistes doivent être mis au même niveau, l'un n'écrasant pas l'autre. [...]
[...] DURKHEIM, E De la division du travail social. FUSTIER, P La relation d'aide et la question du don in Nouvelle revue de psychosociologie 2008/2, n°6. GAUCHET, M La révolution des droits de l'homme, Paris, Gallimard. LAVAL, C. et RAVON, B Relation d'aide ou aide à la relation? in ION J. (dir.), Le travail social en débat(s), La Découverte, coll. "Alternatives sociales". LAVAL, C La relation d'aide à l'épreuve de la souffrance psychique et sociale in MICOUD, A. [...]
[...] Paul Fustier suggère que les institutions du travail social [soient] lacunaires Autrement dit, d'après lui, il faut admettre que le travailleur social n'est pas omnipotent et laisser une place au manque dans la relation afin de redéfinir et rééquilibrer l'échange. au nom de quoi agir sur autrui? (Autès) Pour Michel AUTÈS, le nom de quoi agir sur autrui'' est d'abord une prise de position politique sur l'existence de ceux qui n'ont pas de nom[14] ceux-là mêmes que Samuel BECKETT nomme les innommables dans son ouvrage du même nom[15]. [...]
[...] Comment aider des personnes en souffrance si on l'est soi-même? Si le travailleur social souffre de ne pas être assez reconnu sur le plan social et institutionnel, il en est de même pour l'usager qui, bien qu'au cœur de la relation d'aide, est souvent relégué au second plan, celui d'assisté comme s'il ne savait pas agir dans son intérêt. Dès lors, Paul FUSTIER se pose la question suivante: dans la relation d'aide, faut-il aider des groupes ou des sujets? aider des groupes ou des sujets? [...]
[...] aider au nom de ce qui nous rassemble . (Autès) Pour Michel AUTÈS, cette conception renvoie à la question des secours (Marcel GAUCHET, 1989) où l'appartenance à un collectif (Nation, groupe social, etc.) justifie et légitime les secours au nom de la bienveillance et de la solidarité nationale. Ainsi, la société a un devoir d'assistance envers ses membres les plus démunis et les plus vulnérables en luttant contre les injustices et les inégalités sociales dont ils sont victimes et en leur assurant des conditions de subsistance dignes. [...]
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