travail, construction identité, identité sociale, gagner sa vie, insertion sociale, la centralité du travail, la fin du travail, perte de l'identité
L'identité désigne à la fois la façon dont les individus ou groupes se définissent pas eux-mêmes (donc une construction des agents sociaux à l'intérieur d'eux-mêmes) et sont définis par autrui (donc une catégorisation de la part de la communauté et des institutions sociales).
L'identité sociale peut se définir comme la synthèse de l'identité collective (qui rassemble les membres d'un groupe professionnel, d'une classe sociale, d'un groupe d'âge, etc.) et de l'identité individuelle (qui est une construction permanente entre des éléments personnels apportés par des expériences de la vie collective et des éléments conférés par l'appartenance sociale d'origine) : elle désigne la somme des identités particulières, selon les situations rencontrées et en fonction des différentes appartenances collectives.
Par exemple, une jeune employée est successivement et à la fois membre d'une classe sociale, partie d'une classe d'âge et adhérente au groupe féminin. Sa réaction sera différente selon l'aspect de son identité sociale particulièrement engagé dans une situation.
[...] Le travail et l'emploi demeurent à la fois une norme reconnue, le moyen le plus sûr de s'assurer une place et des droits, mais aussi d'échapper au sentiment d'être inutile au monde. Il confère un statut, une reconnaissance sociale : l'emploi établit l'individu comme actif, le définit comme économiquement productif et lui reconnaît une utilité sociale. La nature de l'emploi le positionne dans la nomenclature des PCS, et cette appartenance l'inscrit dans une identité professionnelle et sociale. Une catégorie socioprofessionnelle signale à la fois une capacité professionnelle, une qualité sociale et une inclusion dans un groupe social. [...]
[...] Même si cette vision apparaît comme utopiste, le problème de la mise en place d'un revenu universel est qu'il est loin de réaliser l'autonomie de l'individu, est qu'il peut au contraire contribuer à l'assujettir puisqu'il dépend de décisions qui pour l'essentiel lui échappent ; il ne peut pas procurer le sentiment de dignité qu'exprime la formule gagner sa vie Sources . Renaud Sainsaulieu, L' identité au travail : les effets culturels de l'organisation . Hélène Garner, Dominique Méda, La place du travail dans l'identité des personnes (enquête) . Mailliot Stéphanie, Colloque IFOREP travail et identité sociale . Jeremy Rifkin, La Fin du travail . [...]
[...] Schnapper dit que le travail est l'activité princeps, celle qui définit l'identité individuelle et collective au plus haut point. Il insiste sur la privation de la participation à des rythmes collectifs : tout chômeur est privé de sa participation aux rythmes collectifs, définis par l'alternance des temps de travail et de non- travail Il faut tout de même nuancer : le chômage n'est pas toujours mal vécu, comme dans le cas du chômage inversé qui concerne les jeunes d'un certain niveau de formation ou artistes qui voient dans le chômage l'opportunité de réaliser des projets auxquels ils tiennent. [...]
[...] Selon Dubar, se modèle, rebaptisé identité catégorielle, est ébranlé par la rationalisation capitaliste qui défait les collectifs de travail et impose des reconversions dans des emplois souvent dévalués. o L'identité de retrait concerne les moins qualifiés et les moins motivés, qui s'en tiennent à l'instrumentalisation de leur emploi. Selon Dubar, qui la nomme identité d'exclusion, s'ajoute parfois à cela une situation de double marginalité car en plus de l'exclusion de l'emploi se rajoute la dépréciation des liens sociaux et familiaux, faute de pouvoir répondre à la seule valeur instrumentale qu'ils accordaient au travail : gagner sa vie o L'identité de négociation concerne les salariés qualifiés (plutôt chez les cadres donc), fortement impliqués, souvent à des postes de responsabilité, pour qui la valeur professionnelle est au cœur de l'élément de leur identité personnelle. [...]
[...] En effet, travailler est s'ajuster en permanence aux aléas de la situation rencontrée afin de pouvoir répondre aux injonctions formulées par l'organisation du travail. On ne s'exécute jamais sur commande mais il y a au contraire toujours une négociation de l'usage que chacun fait de lui-même par rapport à ce que l'on attend de lui. Une personne en activité est une entité qui se positionne par rapport à un ensemble de normes environnantes, qui entre dans un rapport toujours polémique avec elles, qui les met en question afin de pouvoir se les approprier. [...]
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