Cours de sociologie (Terminale) sur la pensée d'Alexis de Tocqueville concernant la société démocratique : explications précises et illustrées par des exemples concrets tels que des citations de l'auteur. La démocratie, le despotisme, l'individualisme, l'abstentionnisme ou encore le sondage d'opinion y sont abordés.
[...] La démocratisation des sociétés entraîne des effets pervers. L'égalité des conditions se traduit par le sentiment de frustration : La démocratisation des structures sociales par l'égalité juridique n'a pas fait disparaître les différences de talents de réussite sociale ou de fortune. Le décalage entre l'égalité formelle et l'inégalité dans l'obtention du pouvoir, du prestige et des richesses conduit inévitablement à un sentiment de frustration pour tous ceux qui ne peuvent atteindre ce qui apparemment est accessible à tous. Dans les sociétés de castes ou d'ordres, ce phénomène de privation relative est moins prégnant dans la mesure où dans ces sociétés l'accès aux ressources collectives est conditionné par la position hiérarchique des individus où chacun ne peut espérer que ce qu'il a le droit de part sa naissance. [...]
[...] Le pouvoir dans une société démocratique ne peut s'exercer que par rapport à des lois. Par ailleurs, il semble nécessaire d'établir des institutions qui limitent le pouvoir, autrement dit l'installation de contre-pouvoir semble indispensable à la liberté et à la démocratie. Tocqueville est influencé par Montesquieu (1689-1755) qui pensait que le pouvoir devait arrêter le pouvoir Ainsi, le corps social (c'est à dire la société) dans ses attributs décisionnels, doit-il se doter d'organes politiques et administratifs qui s'équilibrent les uns aux autres dans le but d'empêcher la résurgence d'un pouvoir absolu qui s'oppose à la liberté et à l'esprit démocratique ? [...]
[...] La tyrannie de la majorité : La démocratie politique peut par le principe majoritaire se transformer en tyrannie exercée au nom de la démocratie. Dans une organisation politique où les hommes sont égaux, le pouvoir du peuple est clairement affirmé : chaque citoyen est titulaire d'un partiel de pouvoir politique. Les opinions étant divergentes, le consensus toujours difficile à obtenir, on a habituellement recours comme le moindre mal au principe majoritaire. Les risques sont cependant relativement élevés de rencontrer une situation où la minorité est ignorée ou supprimée par la majorité : c'est ce que Tocqueville appelle la tyrannie de la majorité. [...]
[...] En matière de participation politique la montée de l'abstentionnisme serait le fruit de l'individualisme particulariste. Dans la logique de Tocqueville, l'abstentionnisme serait le fait d'individus appartenant aux classes moyennes qui feraient le choix de leurs affaires privées au détriment des affaires publiques. Ce n'est donc pas tellement un sentiment d'hostilité à l'égard de l'élection ou plus généralement, à l'égard du système politique, mais davantage un sentiment d'indifférence qui oriente en grande partie les motivations des électeurs. Il reste qu'un tel sentiment d'indifférence ne marque pas significativement la population des abstentionnismes dans la mesure où une grande partie de l'électorat ne montre que peu d'intérêts envers la politique, ce qui ne l'empêche pas de voter. [...]
[...] Le simple fait de poser la même question à tout le monde implique l'hypothèse qu'il y a un consensus sur les problèmes, c'est à dire qu'il y a accord sur les questions qui méritent d'être posées. Pour Bourdieu, tout le monde n'a pas une opinion sur tout, et ce phénomène se traduit notamment par les pourcentages importants de non-réponse dans les sondages. D'une manière générale, la probabilité d'exprimer une opinion dépend du niveau d'instruction et du degré d'engagement du sondé par rapport au domaine sur lequel il était interrogé. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture