Les sociétés européennes sont entrées dans l'ère de l'homo sportivus ; on a l'impression qu'il y a un devoir de faire du sport, de s'y connaître en sport. Tout se passe comme si on ne pouvait pas être un citoyen si l'on n'est pas en rapport avec le sport.
Chacun arbore des signes de sportivité, mais ne pratique pas forcément. On est ainsi témoin de deux perspectives :
- l'abnégation de toute réalité ; « le sport ça se fait, ça ne se raconte pas »
- on parle de sport, comme s'il s'agissait d'une notion univoque
Ces deux perspectives s'opposent mais dans les deux cas le sport suppose être défini, connu. On assiste à une sorte d'opposition entre pratiquants et théoriciens. En réalité, cette opposition sert d'écran à une réalité ; l'absence de définition claire et cernée du sport. On a donc un « faux » problème » ; le vrai serait de savoir ce que nous « rangeons » dans le terme sport.
L'école, le système scolaire, n'échappe pas à ce problème. Les cursus d'études STAPS s'affichent comme s'il n'y avait pas d'équivoque alors qu'à l'intérieur même de l'institution, les définitions peuvent varier.
La pluralité de discours s'accompagne de rôles divers et variés du terme sport. Il est nécessaire de se questionner quant à une multiplicité d'usages ; le mot sport est utilisé à tort et à travers pour caractériser des choses qui parois n'ont rien en commun (...)
[...] Tout se passe comme si l'homme moderne se définissait par le sport ; on parle d'homo sportivus. Il y a aussi, au-delà de ce phénomène, une constance à travers ces quatre domaines ; le fait que le mot sport renvoie à une valorisation. Si le sport n'avait pas cette valeur, on ne le solliciterait pas. Ces valeurs tiennent au fait que le sport est lié à une société économique définie comme capitaliste. Ainsi, si on adhère à cette société, on ne peut qu'adhérer au sport. [...]
[...] les stations services du corps de Brohm) se développent comme si on pouvait quelque part lutter contre ce que la génétique avait produit. Dans la même logique, les cosmétiques sont un secteur qui ne cesse de croître en France grâce à une consommation de plus en plus masculine. Ceci constitue un signe d'attention au corps, mais surtout à une logique de se reconstruire une image, de se re-profiler. - Le naturalisme s'est progressivement développé au fil de la deuxième moitié du 20ème siècle. [...]
[...] Les STAPS eux mêmes sont marquées de cette logique puisque le sport a eu du mal a rentré dans un souci universitaire ; les STAPS se sont structurées dans une logique de défense du sport, dans une logique de recherche noble. On historiquement, rarement eu des analyses objectives du sport. Aujourd'hui même, on joue l'avenir des STAPS à la veille des élections présidentielles, tout comme en 1981. C'est pour cela qu'elles ont tendance à faire l'apologie du sport dans une logique de défense d'un espace. Cette position est préjudiciable à une bonne analyse du système sportif. [...]
[...] Enfin, certaines pratiques semblent décliner, comme par exemple la lutte qui ne concerne plus que quelques fractions d'individus, souvent de la même famille. Progressivement, certaines pratiques deviennent confidentielles. Mais, les faibles effectifs également d'autres pratiques, en fonction de leurs modalités (cf. ligne en canoë kayak). Ainsi, des pratiques se mettent dans des logiques éphémères quand d'autres arrivent sur le marché. En terme de démographie, on est quasiment arrivé à un stock maximum et c'est pourquoi le marché doit bouger pour entretenir ses stocks. [...]
[...] De plus, plus le terrain est grand, plus la pratique est spectaculaire et on note que les pratiques d'opposition directe sont les plus spectaculaires. Pour certaines pratiques, on a recours à des processus de compensation pour rendre spectaculaire ; ainsi, grâce aux différentes caméras, on a rendu les compétitions de ski, notamment la descente, spectaculaires. On gère grâce à la technologie un certain suivi du skieur. On a eu la même logique avec les courses de chevaux ; pour être sûr de ce passe, on suit de l'intérieur la course par le biais des caméras. [...]
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