Quand Alter et Dubonnet (1994) ou Delavallée et Morin (2000) choisissent de rapprocher le sociologue et le manager, quand Boussard et al. (2004) consacrent leur ouvrage au « socio-manager », n'est-ce pas parce qu'ils considèrent légitime cette proximité de rôles entre le chercheur et l'acteur du terrain, tous deux s'enrichissant mutuellement ?
Le sociologue doit savoir adopter une démarche empirique en s'immergeant régulièrement dans le milieu qu'il étudie. Il doit, rappelle Castel (2004), répondre à la demande sociale. Notre posture convoque donc toutes les méthodes, toutes les théories, prône la transdisciplinarité et le « métissage théorique » (Herreros, 2002) pour produire des connaissances devant être mobilisables par tous les acteurs en situation. Elle souligne l'intérêt d'une interaction chercheurs/acteurs porteuse d'enrichissement mutuel. Elle cultive également un intérêt marqué pour une approche maïeutique envers des acteurs nécessairement porteurs de savoirs à découvrir et désireux d'exposer leurs propres « théories spontanées » (Dubet, 1994, p.232) sur les situations qu'ils vivent.
[...] Pour Reynaud, le conflit fait partie du jeu normal entre les acteurs et constitue bien souvent un préalable à la négociation autorisant l'émergence du compromis. La règle peut être définie comme une prescription d'ordre moral, intellectuel ou pratique s'appliquant à la conduite (Rey p.1750). Si les règles sont acceptées au nom du principe de légitimité, on ne peut exclure, souligne Reynaud, qu'elles 7 représentent bien souvent une contradiction entre les intérêts collectifs et les intérêts individuels. Si ces règles se maintiennent tout de même, poursuit Reynaud, c'est parce qu'elles sont le produit d'une équilibre négocié entre les acteurs, définissant des règles rationnelles officielles et des règles souterraines plus coutumières. [...]
[...] Deuxièmement, les individus ont 8 les compétences pour évaluer la nature de ces situations et pour les faire évoluer. Dans ces différents mondes, les relations entre les individus reposent sur le partage de valeurs communes dans chacun d'eux mais différentes entre les mondes. Ces mondes sont au nombre de six : le monde de l'inspiration valorise la créativité et renvoie à l'inspiration de l'artiste. Le monde domestique a pour figure la famille, la tradition, le respect des anciens, des ancêtres. [...]
[...] A la base de l'organisation, il y a le centre opérationnel large et pesant qui est le lieu où s'accomplit le travail par les opérateurs ou ouvriers. C'est la chaîne d'approvisionnement (ou Supply chain). Au dessus de ce centre, il y a la ligne d'autorité que l'auteur appelle la ligne hiérarchique qui relie le centre opérationnel au sommet étroit et distant. Tout en haut, les managers évoluent au sommet stratégique avec leurs assistants et les adjoints qui forment la partie administrative située le long de la ligne hiérarchique. [...]
[...] Notre démarche, dans la deuxième partie de notre ouvrage, va partir de la sociologie d'intervention, forme opératoire et pragmatique de la sociologie des organisations mêlant tout à la fois les quatre théories précédemment évoquées mais aussi une dimension clinique dans les études de cas, pour aborder concrètement le processus de professionnalisation des OSL. Troisième partie : Le changement dans les organisations sportives Le changement désigne l'ensemble des transformations structurelles de la société dans son ensemble. Il s'agit d'un phénomène collectif durable signifiant qu'il y a un avant et un après. Le changement est le passage d'un état A à un état B. Il est la conséquence à la fois des contraintes de l'organisation et des réactions des acteurs à ces contraintes. [...]
[...] Première partie : La sociologie des organisations sportives et de loisirs : Apports et limites des cadres théoriques 1. Les grandes théories de la sociologie des organisations Il est d'usage, en sociologie, de distinguer l'approche holiste et l'approche individualiste (les deux bou de la sociologie soulignés par Aron). Dans le premier cas, le déterminisme génétique de Bourdieu tend à expliquer le monde par l'action structurante de la société sur l'homme. Du point de vue organisationnel, cette approche tente de résoudre le problème récurrent de l'adaptation de l'organisation à son environnement (Delavallée et Morin 2000). [...]
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