Sociologie des médias de masse : la réception médiatique

Thèmes abordés

Média, Sociologie des médias de masse, réception médiatique, développement industriel, transmission de l'information, audience, théorie des foules, Edward Bernays, Walter Lippman, radio, théorie des masses, empirisme, Adorno et Horkheimer

Résumé du document

L'avènement des médias de masse au XXe siècle connait une apparition concomitante à l'ère du développement industriel. Politiquement déterminantes pour ces sociétés démocratiques, ces nouvelles méthodes de transmission de l'information multiplient les possibilités de toucher une audience, et ainsi de faire valoir des idées. Lorsqu'il y a média, il y a réception. Attisant la peur de certains, les médias de masse ouvrent le champs des interrogations, alimentant les théories des sciences de l'information et de la communication. Les théories inhérentes aux médias de masse vont penser ces nouveaux médium comme une technique : ainsi, Lippman et Bernays considèrent que les médias ont des effets directs sur l'audience.

Extraits

[...] La question de l'éventuelle nuisance des médias de masse en termes de démocratie par cet usage propagandiste est démentie par ces différentes théories, puisque les citoyens ne seraient pas en mesure de se construire une image juste du monde. Cette régulation par les médias est perçue comme un outil saint par Tchakhotine, qui irait dans le sens démocratique. L'avènement de l'empirisme sociologique Pourtant, l'Histoire telle que nous la connaissons rend compte d'une insuffisance de la propagande à la « bonne tenue de la masse ». [...]

[...] Les théories inhérentes aux médias de masse vont penser ces nouveaux médiums comme une technique : ainsi, Lippman et Bernays considèrent que les médias ont des effets directs sur l'audience. Cette conception marque le point de départ de l'étude des médias de masse. En réfléchissant au rôle des médias de masse, les premières analyses portent un regard sur les usages, la réception ainsi que le sens des messages. En s'intéressant aux dimensions à la fois sociales et culturelles des médias, les caractéristiques attribuées à la réception de ces médias s'affinent, et incitent les théoriciens à préciser leurs recherches par une démarche sociologique empirique. [...]

[...] Cependant, Benjamin introduit une approche plus optimiste dans la considération de ce que représente « la masse » en avançant l'idée qu'il existerait une forme de résistance possible par la masse face à l'emprise médiatique. Ces théories des effets directs de médias de masse sur les récepteurs présentent des biais dont les théories ne rendent jusqu'alors pas compte. Les effets indirects des médias de masse : considération des facteurs individuels Lazerfeld et Katz suivent l'idée d'une résistance possible avancée par Benjamin, en développant un courant empirique qu'ils conduisent dans leurs recherches sociologiques quant à la réception des messages médiatiques par l'audience. [...]

[...] Les médias de masse ne sont pas les uniques facteurs influant la décision de vote des citoyens. Cette étude met en relief les erreurs conduites par les études précédentes, qui jusqu'alors ont négligé les caractéristiques économiques et sociales des individus, en ne les considérant que comme une seule et même unité massive, soumise à l'influence médiatique et dénuée d'opinion personnelle. En démêlant ces présupposés, Lazerfeld et Katz montrent qu'il existe des prédispositions multifactorielles dont il est nécessaire de tenir compte pour mener à bien les recherches sur la réception des médias de masse. [...]

[...] Bien que les médias de masse produisent des discours et participent à apporter une vision du monde, les récepteurs seraient une audience active sociologiquement différenciée, constituant une pluralité des publics. Les théories récentes des sciences de l'information et de la communication ont montré que ce n'est pas parce que l'intention de l'émetteur qui porte le message est telle que le récepteur le reçoit ainsi. L'idée d'une « masse » dans l'expression « média de masse » pourrait aujourd'hui renvoyer à l'idée que ces médias touchent massivement les populations, sans que celles-ci ne soient dénuées d'esprit critique. [...]