Elias essaye de dépasser l'opposition individualisme/holisme, entre liberté et contrainte. Pour lui, ces oppositions n'ont pas de sens, il refuse la perspective d'une société composée uniquement d'individus (Weber & Boudon) comme celle d'une société qui surplombe et agit sur ses membres. Il préfère parler de « société des individus ». Il considère que la notion de société est une notion abstraite et en réalité les individus n'agissent qu'au sein d'un cadre social et historique particulier. Au lieu de société, Elias préfère parler de configuration, c'est-à-dire que les actions elles-mêmes ne se déroulent qu'à un moment précis avec un contexte précis. Une configuration c'est la réunion d'individus interdépendants et qui justement du fait de leur interdépendance constituent un groupe particulier.
[...] Une configuration c'est la réunion d'individus interdépendants et qui justement du fait de leur interdépendance constitue un groupe particulier. Interdépendance & Configurations E. cherche à penser le monde social comme un réseau de relations. Les phénomènes sociaux ne répondent pas à des causes linéaires, mais à une interdépendance des actions individuelles. L'exemple du jeu : c'est une configuration particulière qui requiert des règles, un engagement physique et psychique et une coopération de la part des participants. Pour E. le sociologue doit étudier ces configurations. [...]
[...] Théorie générale de la civilisation E. s'intéresse en premier lieu au moyen de gérer les fonctions corporelles. Il observe qu'à partir du XVIe siècle, on assisterait à un changement des manières de tables. Et l'on est de plus en plus dans la mise à distance entre soi et la nourriture, entre soi et le corps. Cette évolution s'accélère à partir du XVIIe siècle, et c'est ce qu'il appelle le processus de civilisation : les hommes s'appliquent pendant le processus de civilisation à refouler tout ce qu'ils ressentent en eux-mêmes comme relevant de leur nature animale. [...]
[...] Le processus de civilisation est aussi lié à la genèse historique de l'état. Civilisation des Mœurs et Construction de l'Etat Dans la Dynamique de l'Occident, E. revient sur la construction de l'état, dont il date le début du XIe siècle, jusqu'au Siècle des lumières. L'état se constitue grâce à l'imposition progressive d'un double monopole royal. Le premier monopole est le monopole fiscal, il monétarisme les liens entre le souverain et ses seigneurs. Et le deuxième monopole est celui de la violence légitime. [...]
[...] Ce double monopole s'accompagne de la constitution d'une administration. C'est cet appareil administratif qui garantit l'efficacité du double monopole et qui en fait une institution durable. La construction de l'état royal s'est faite en trois phases. Tout d'abord la phase de concurrence libre : du XIe au XIIIe siècle, c'est une époque où chaque individu va rivaliser pour la conquête d'une place dans la société. Et cette période se caractérise par la lutte pour la prise du pouvoir et le vainqueur fait que les autres sont dépendante de lui. [...]
[...] N'hésite pas à mêler les disciplines entre elles, il récuse les oppositions disciplinaires classiques et va mobiliser l'histoire, la sociologie, la psychologie, pour démontrer que l'individu et la société ne peuvent être détachés, en analysant ce qu'il appel le processus de civilisation. E. tente de répondre à trois questions : comment sont construites les normes ? Comment s'imposent-elles ? Ont-elles une signification commune ? La dernière question confère son originalité à E. Pour E. le sens des normes c'est certes d'assoir une sorte de domination, mais c'est surtout un processus quasi anthropologique, c'est-à-dire qu'il est profondément humain. La civilisation des Mœurs. Le processus de civilisation se constitue de deux volumes : La civilisation des mœurs & la dynamique de l'occident. [...]
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